6P Designs.Adapted by Rozam

   
 
  25. La leçon. Partie II
 





Chapitre XXV                                    Partie II : …et l’Elève.

Mais qu’est-ce qui lui avait pris…

Il était trop tard pour reculer de toute façon ; elle avait parlé et deux yeux clairs la scrutaient à présent, attentifs, terribles de séduction. Oscar se redressa, se dégagea un peu pour s’asseoir sur le lit.
_ « Voilà… » elle raffermit un filet de voix incertain. « C’est…c’est une requête un peu particulière que j’aimerais faire. En fait, cela concerne un détail de…de cette fameuse scène vous savez, ce rituel… »
Il voulut immédiatement protester.
_ « Oubliez tout cela Oscar, je vous en conjure ! Je vous l’ai dit ces images affreuses ne doivent p…
_ « Non attendez, ce n’est pas ça. Il ne s’agit pas de la scène à proprement dite, mais de cette jeune fille. De son corps plus précisément…Ce corps si…fascinant et effrayant tout à la fois… »
 
_ « Ou…i, c’est vrai. » convint-il, de plus en plus surpris. « Mais en réalité cette jeune fille avait été préparée pour que son corps fut pur, débarrassé symboliquement de toute corruption terrestre. C’est une pratique datant de l’Egypte ancienne comme je vous l’avais expliqué, et même si elle est très impressionnante elle a tout de même un caractère sacré. De toute façon n’y pensez plus cela n’a v… »
_ « Je veux que l’on me fasse la même chose !»
 
Un brusque haut le corps concrétisa la stupéfaction absolue du Comte.
_ « HEIN ?! »
Oscar s’embrouilla, réalisant l’énormité qu’elle venait de lancer.
_ « Oh Bon Dieu! » jura t-elle, piégée par sa franchise toute militaire. « Je…je…non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire évidemment ! »
Elle détourna son visage et maugréa, rouge de confusion. « Bon dieu de bon dieu de foutre ! Je ne suis qu’une dinde stupide ! Mais qu’est-ce qui m’a pris de… »
Une main enlaça son visage, la guida d’autorité vers des lèvres qui se firent un devoir d’éteindre aussitôt ses protestations maladroites. Prise de court, Oscar ouvrit des yeux immenses sans vraiment songer à se dégager même si elle aurait plutôt souhaité disparaître six pieds sous terre tant elle se jugeait grotesque.
Juste une fraction de seconde…Le temps que de confuses voluptés n’explosent soudain au creux de son estomac et n’anéantissent toute résistance, toute honte, toute confusion. Et le monde ne fut plus que délice…
 
Quand il la libéra d’une dernière caresse, la jeune fille déglutit avec difficulté trouvant que décidément, il avait l’art de conclure les conversations d’une manière diablement intéressante.
 
_ « Croyez-vous réellement que je pourrais embrasser une dinde stupide de cette manière ? » murmura t-il de son sourire irrésistible. « Alors dites-moi exactement ce que vous voulez. »
 Lui répondre bien sûr, il fallait lui répondre puisqu’elle en avait déjà trop dit ou pas assez.
_ « Et…et bien voilà » Bon sang, et sa voix qui ne cessait de la trahir ! Avec la témérité du désespoir elle se jeta à l’eau . « Avant de me donner à vous…je voudrais paraître, comment dire… un peu plus féminine. Vous voyez ce que je veux dire ? »
_ « Heu…oui. » répliqua le Comte qui n’y voyait rien du tout.. « Vous voulez porter une robe, c’est ça ? » hasarda t-il.
_ « Quoi ?!! Mais non, jamais de la vie !! »
_ « Ah bon…alors ne rien porter du tout ? » dit-il, l’œil égrillard.
_ « Hans !! Mais vous n’êtes vraiment qu’un sauvage ! »
_ « Et c’est maintenant que vous vous en apercevez ? » s’amusa t-il. « Bon, bon ne vous fâchez pas, je plaisantais ! Ecoutez, pour être tout à fait honnête je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire, là ! Allors dites-moi à quoi vous pensez. »
Elle se mordit les lèvres, comme une enfant prise en faute.
 
_ « Et bien…c’est un peu délicat…en fait c’est mon corps que je trouve trop…enfin pas assez…ou plutôt très… » Elle s’énerva de sa propre gaucherie. « …bon mais ce n’est pas facile à dire, non plus ! »
 
Et il comprit soudain, faisant en un éclair le rapprochement à ce qu’elle avait dit sur ce rituel.
Il chercha son regard confus, amusé.
_ « Dites-moi Oscar…Cela ne concernerait pas le fait que je puisse découvrir un imperceptible et fin duvet doré courir le long de vos jambes ravissantes, par hasard ? »
Dévorée par la gêne de se voir démasquée, Oscar baissa son visage et choisit l’agressivité comme à son habitude.
_ « Bon sang, je savais bien que je serais totalement ridicule ! J’ai…j’ai l’air comme toutes ces pimbêches qui ne s’occupent que de futilités ! »
Bien décidée à fuir une situation épouvantablement mortifiante pour son orgueil, la jeune fille battit en retraite pour camoufler la superbe teinte cerise de ses joues…et poussa un cri de surprise quand des mains captèrent sa taille et la basculèrent sur le lit, très vite immobilisée par ce qui semblait être sa méthode de prédilection: lui au-dessus d’elle, son torse se pressant contre ses seins. Et ce charme ravageur contenu tout entier dans un sourire.
_ « Pas si vite, ma belle ! Pas question que je vous laisse de nouveau utiliser votre arme favorite. »
_ « Quoi ?! Mais de quelle arme parlez-vous ! » protesta la jeune fille, furieuse contre elle-même.
_ « Le « courage fuyons » ma chère ! L’arme ultime, celle dont vous adorez vous servir quand vous êtes troublée. »
 
Fidèle à ses principes, elle se raccrocha à sa mauvaise foi.
_ « Ce n’est pas vrai !! Vous dites vraiment n’importe quoi, comme d’habitude! »
_ « Ah oui ? Et ce soir de bal, quand je vous ai menacé de vous ré embrasser vous allez me dire que vous vous êtes enfuie parce que vos chaussures vous faisaient souffrir, évidemment ! »
_ « Et…et bien oui, tout à fait ! » affirma t-elle, effrontée.
_ « Bon sang, vous êtes vraiment impossible Jarjayes ! » rit-il de bon cœur. 
_ « Et vous, un misérable de vous moquer ainsi de moi ! »
Il observa la ligne têtue de son joli front, le tracé un peu enfantin de sa bouche.
_ « Me moquer ? Mais loin de moi cette pensée, voyons ! »
_ « Infâme menteur ! Osez dire que vous ne trouvez pas ma demande grotesque ? »
_ « Bien sûr que non. Je trouve au contraire tout à fait légitime que vous vouliez vous débarrasser de votre pilosité effroyable, digne je suis sûr du plus affreux des Hommes de Cro-Magnon . »
_ « Bon Dieu, HANS !!! »
_ « Oh pardon…des Femmes de Cro-Magnon. »
 
Il rit de plus belle face à la tornade qui s’anima sous lui, heureux de sentir les délicieuses tentatives qu’elle fit pour se dégager en le traitant de « sauvage » évidemment, le tout finissant par une manœuvre sournoise concrétisée par un brusque retournement de situation : cette fois c’est elle qui fut à demi sur lui, pas longue à sourire de triomphe.
_ « Je vais vous faire passer l’envie de vous moquer, vous allez voir ! »
_ « Mmmm…mais j’espère bien. » susurra t-il, l’œil charmeur.
Elle fondit avec avidité sur sa bouche, versa dans son baiser toute l’ardeur que lui inspirait cette position dominante, excitée de le voir se laisser faire…Se pressa contre lui, redoubla d’assiduité quand elle perçut deux mains se crisper contre sa taille pour attirer plus étroitement son bassin vers son corps d’homme ; elle se redressa quand une protubérance des plus intéressantes fut tout contre sa cuisse.
Il souriait, les yeux clos.
_ « Bon sang, et moi qui ait toujours rêvé de me faire violer par une femme des cavernes… » murmura t-il d’un air béat.
 
Oscar caressa doucement sa joue, descendit vers la pomme d’Adam.
_ « Espèce d’idiot. » Ses doigts tressautèrent doucement quand il se mit à rire, un rire de gorge infiniment sensuel puisque raisonnant dans son corps entier. « Vous savez que vous méritez une punition sans précédent pour m’avoir si ouvertement humiliée ?»
Il l’a submergea de la lumière gris-bleu de son regard et acquiesça, affable.
_ « Oui…c’est vrai oui, vous avez raison. Ma faute est impardonnable. Quelle est la sentence ? »
Elle fit mine de réfléchir.
_ « Mmm…voyons voir. Faire la cour durant un an à l’une de vos vieilles soubrettes édentées… non, trop long. Trouver sans attendre une auberge pour louer le décolleté de la patronne aussi appétissante qu’un jambon ?…hum, trop fatiguant. Ou alors…Oooh je sais…Et pourquoi ne pas vous occuper vous-même de débarrasser la femme des cavernes de son effroyable parure pileuse avant le viol tant attendu ? »
Là, elle marqua un point.
Elle le devina à la stupéfaction qui traversa l’aube pâle de ses yeux, étincelle de désir et d’éblouissement. Et
d’un autre sentiment également, comme…une tentation. Une façon nouvelle de la détailler.
 
_ « Vous savez, si je décide de m’attaquer à une si rude tâche j’ai bien peur de ne pas trop savoir quand m’arrêter. »
_ « C'est-à-dire ? »
_ « Imaginez que par un geste imprudent je sacrifie la plus belle manifestation de votre féminité… »
Comprenant qu’il ne parlait pas de ses cheveux elle rougit soudain, non pour l’audace du propos mais par l’image qui surgit : ses belles mains, si chaudes, laissant ses doigts fuselés se perdre dans les boucles de sa toison d’or…Elle le défia presque.
_ « Et bien je prends le risque… »
Il eut un indéfinissable sourire.
_ « Vous savez quoi cher ange ? » murmura t-il. «…je crois bien qu’au fond de vous vous êtes une redoutable petite diablesse. »
_ « Et c’est maintenant que vous vous en apercevez? »
 
 
Quand il revint quelques minutes plus tard, munis des objets nécessaires à la délicate opération, la jeune fille se cala confortablement pour l’observer tandis qu’il fermait les hautes tentures, puis s’approchait d’elle. Savoura cette magie qu’un homme pouvait allumer dans le corps d’une femme, se demanda s’il ressentait la même chose, si elle aussi pouvait enchanter un corps masculin…
Elle le regardait différemment, tout comme lui.
Où les yeux déshabillaient les corps, où l’impatience torture les cœurs heureux de se contenir pourtant, de savourer chaque effleurement, chaque seconde.
Il s’assit sans un mot, se saisit de sa cheville pour l’amener à lui et ôter le soulier à boucle, puis l’autre.
Un souvenir refit surface; ces mêmes gestes il les avait eu alors qu’elle était blessée, elle avait senti déjà, l’éphémère sensation de ses mains sur les bas blancs.
Cette fois rien d’éphémère, juste la chaleur bien concrète de ses paumes emprisonnant son mollet pour en remonter le galbe, faire glisser ses doigts contre son genou, sous le haut-de-chausse de velours et capter enfin le mince filet de tissu, le dévider, l’abandonner dans un frôlement de soie. Puis l’autre. Sans que jamais il ne quitta ses yeux.
 
Ses paupières qu’Oscar referma un court instant, malgré elle, quand la pression charnelle revint conquérir sa cheville, libre cette fois de l’entrave de soie pour pleinement savourer la chaude dictature de ses mains. Sa peau, contre la sienne, pour la première fois…
 
Un doux son lui parvint, puis un souffle contre sa jambe, un nuage cotonneux l’envelopper : le court pinceau de martre recouvrant de blancheur chaque centimètre de peau, exquises rotations créées pour éveiller les sens, obscures mouvements de délice. Puis lenteur hypnotique de la lame, caressante, sourdement dangereuse car incisant le souffle de son ineffable douceur. Guidée par une main amoureuse, si habile à jeter le trouble dans la feinte innocence de son geste.
Oscar la suivit un temps cette main, concentrée sur ce va-et-vient ne cessant d’accroître le tourment de son intimité, les sourdes pulsions qui la dévoraient pour sa plus grande joie ; si infimes de par leur subtilité…puis son regard dévia.
Ce corps à demi penché, accompagnant le moindre effleurement.
Des muscles devinés dans l’échancrure trop discrète de la chemise, juste révélés par le pli du tissu qui traîtreusement se tendait à chaque fois, intolérable de tentation visuelle.
 
Absorbée par ce spectacle, la jeune fille mit bien quelques secondes avant de s’apercevoir soudain qu’il ne se passait plus rien contre sa jambe. Il s’était arrêté, l’observait.
Non pas elle, mais son regard qui ne pouvait se détacher de lui. Et il comprit, comme à son habitude, en silence et en charme. Entrouvrant ses lèvres, Oscar suivit avec délectation les doigts fuselés s’attaquer à cette chemise impudente, qui lui voilait tant de merveilles. Perdit le souffle lorsqu’il l’arracha de lui, ses yeux dévorant immédiatement cette chair masculine, ombrée d’une fine toison de miel plus sombre que sa chevelure sur la largeur du torse, sur les méplats d’un ventre férocement musclé. S’imaginant déjà le marquer du fer rouge de sa bouche…
Et tandis que l’océan de son regard léchait des rivages si accueillant, son souffle déjà rare se figea. Les mains n’étaient pas décidées à rester sages comme des images apparemment, elles continuèrent, insolentes, se glissant vers un bastion protégeant l’essence même d’une virilité des plus vigoureuses ; et le cœur de la jeune fille de cogner très fort tandis que s’ouvraient, à peine, des horizons insoupçonnés. Un à un, il décacheta quelques boutons de sa ceinture, juste pour que s’immisce la brûlure d’un œil ébloui partant à la découverte de territoires ignorés jusqu’alors, les lisières luxuriantes d’un monde à conquérir. Et Dieu sait que la jeune fille se sentit l’âme exploratrice à cette seconde.
Mais il s’arrêta, car sa tâche n’était pas finie. Par bien des côtés elle ne faisait même que commencer.
 
Bientôt la deuxième jambe subit un tourment tout aussi doux. Non, pas plus doux. Un supplice ; le plus sulfureux qui soit. Causé par les images qui consumaient sa rétine : chaque mouvement lui laissait désormais deviner un sexe d’homme, vision enchanteresse se jouant de ses désirs pour mieux les magnifier, où ce morceau de chair qu’Oscar devina tendre et douce éveillait tant de gourmandise.
_ « Continuons-nous ? »
Comprenant qu’il avait terminé mais incapable de répondre à cette voix sourde de promesses, elle hocha la tête, confiante, ingénue perverse croquant sa propre lèvre comme un fruit défendu. Offrant sa taille pour que les larges mains renouvellent leur habile effeuillage mais sur elle cette fois, avec dans les yeux tous les péchés du monde qu’offre l’amour.
Dociles, les doigts glissèrent le long de ses hanches que recouvrait le velours, appelant les soupirs, le tout petit gémissement lorsqu’ils atteignirent leur but, puis la lente, très lente application à faire tomber les barrages protégeant la source incendiaire…Oscar serra les mâchoires pour ne pas gémir plus fort, percevant obscurément que cet attouchement n’était rien, que bientôt son corps ne connaîtrait plus aucun contrôle de sa raison. Mais pour le moment savoura encore pleinement, de manière presque provocante l’effet qu’elle comprenait produire sur lui, sur ses mains, qui défaisaient chaque bouton d’une habileté redoutable de maîtrise. Ses si belles mains qui s’attardèrent en cours de route, charmantes vagabondes s’insinuant vers la chemise coincée dans la ceinture, vers son bas-ventre drapé de ce voile qu’elles ne soulevèrent pas, comme pour préserver encore un peu ses mystères. Qui l’effleurèrent, caressèrent la toison blonde du bout des doigts, en cherchèrent le repli caché pour le redessiner tendrement, sans l’ouvrir.
 
Puis il ouvrit le vêtement de velours, complètement. Fit dévaler ses mains le long de ses jambes, le vêtement à leur suite.
_ « Continuons-nous… » répéta t-il, plus bas, la gorge nouée mais de ce même sourire.
Ce sourire la brûla, la fit fondre : elle alanguie son corps comme une fleur s’épanouissant sous les premières lueurs de l’aube. elle acquiesça, s’offrit sans même s’en rendre compte. Alors il revint vers ses hanches, et doucement la fit se retourner, dans le silence vivant de leurs souffles agités, seuls, perdus dans cette chambre peuplée d’ombres dansantes. Elle retrouva la caresse de nuage contre l’arrière de sa jambe, le glissement de la lame, les lenteurs du petit pinceau de martre.
Mais tout était différent.
Car ce n’était plus l’œil qui guidait son désir, mais son oreille, sa peau, et plus que tout, son esprit…Sur le voile noire de son imagination explosa les couleurs que ces mains d’artiste créèrent sur elle, toile vierge, vivante soudain du chef-d’œuvre qu’il anima. En appui sur ses coudes Oscar goûta l’incessant effleurement du métal, plus léger qu’un souffle, retenant le sien lorsque il cessait sa descente vertigineuse, son corps se tendant bientôt dans l’attente qu’il reprenne sa course sensuelle.
Devinant ce parcours, pour insensiblement le rendre inhumain, au sens propre du terme, non plus terrestre et raisonnable, mais impalpable, sensoriel.
 
L’air de cette pièce avait changé.
Chargé d’un parfum presque imperceptible, une vapeur affleurant la peau nue, la rhabillant de désir. Née de l’impatience, de ce brasier secret qui s’allume au creux des corps quand ils veulent en contenir la flamme sans pour autant se laisser dévorer par elle, pas encore, pas tout à fait.
Oscar rouvrit les yeux soudain, presque sur un cri tant le silence était palpable.
 
Mais non, sur un sursaut de son cœur tout au plus.
Dès l’instant où la tiédeur du métal fut brusquement remplacée par l’incandescence d’une bouche, tout contre l’ossature délicate de sa cheville ; une manœuvre qu’elle n’avait pas prévu, qui la statufia, la cloua de plaisir…
 
Privée de toute volonté, elle laissa ces lèvres de feu s’approprier avec tendre autorité la soie de sa peau, remonter doucement la courbe de sa jambe et verser toute sa science creux de son genou. Puis l’autre, d’une égale ardeur.
 
Oscar se cambra, exhala son premier vrai gémissement de jouissance, presque une plainte, lorsque ces mains trop aimées vinrent prêter assistance à la bouche avide, lorsqu’elle les sentit s’élever, se glisser contre ses cuisses jusqu’à la fine chemise qui les recouvrait. Repousser le tissu, centimètre par centimètre, en dévoiler les trésors à cette bouche conquérante, qui ne semblait plus vouloir lui laisser de répit. Elle empoigna l’oreiller de dentelles, le serra de toutes ses forces contre elle, le mordit, pour étouffer le sursaut de plaisir qu’elle n’osa exprimer alors même qu’il goûtait sa peau, sans hâte, comme on déguste un fruit rare. Guidée par la brûlure humide de sa bouche pour comprendre qu’il ne s’arrêterait plus, qu’à présent il la menait vers cette sphère immatérielle où toute raison s’anéantit, où le corps n’est plus qu’énergie inconsciente et impose sa loi.
Ses larmes jaillirent quand il atteignit la tendre courbe de ses fesses et la dévora de baisers, découvrant que l’on pouvait pleurer de plaisir comme de souffrance, et que le corps a faim d’exquises douleurs au point d’en réclamer toujours plus à chaque caresse.
Tendres, indécentes caresses de ses doigts qui s’insinuèrent tendrement entre ses cuisses pour les ouvrir, pour faire vivre son corps de mouvements inconnus et puissants, effleurèrent les recoins secrets pour mieux y revenir l’instant suivant, au rythme de sa passion, à elle, qui s’offrait involontairement aux délicieux attouchements à chaque creusement de reins.
 
Ses reins qu’il dénuda, complètement.
Les marqua de sa bouche, mordilla sa peau pour extirper ce cri de jouissance tapi au fond de son corps.
Et il jaillit, brutal. Incapable d’en supporter davantage Oscar cria son plaisir, comme une victoire sur ses pudeurs, sur ses désirs de femme qu’elle assumait si complètement à cette seconde, dans cet appétit inassouvi à rechercher ces sensations qui exploraient peu à peu toutes les ressources de sa féminité. Exprima sa joie qu’il la touche ainsi, le dit, tout haut, en une suite de mots balbutiés, inconscients, provocants et tendres.
 
A bout de souffle, Oscar retomba contre la dentelle : les larges mains avaient peu à peu tari leur sulfureuse activité, les baisers s’étaient fait légers afin de se perdre dans l’incomparable chevelure de lionne. Et elle sut pourquoi. 
_ « Hans, libère-moi… »
Ce gémissement, ce furent tout autant dix-huit années d’imposture qu’un battement de paupière exprimant l’urgence de se montrer à lui telle que la nature l’avait conçue.
_ « Ne bouge pas. »
 
Et retentit une toute petite musique, ténue, volatile : le déchirement du tissu sous la caresse délicate du rasoir, la lame brisant le secret de toute une vie quand les infâmes bandelettes se disloquèrent tout autour de son buste.
 
Elle s’offrit, dans un soupir d’extase.
Se remit sur le dos d’un mouvement impérieux ; s’exposa sans honte, affamée de ses mains, sa bouche, ce corps d’homme qu’elle désirait comme jamais. Laissa son regard se perdre quand il s’empara passionnément de son sein et l’embrassa, quand il en fit jouer et rouler le mamelon contre ses lèvres closes ; décupla ses gémissements, ses soupirs, ces cris de plaisir dès l’instant où il referma sa bouche, lorsqu’il suça cette infime partie d’elle-même, en mordilla la pointe si habilement qu’elle crut perdre toute raison.
Même ses propres mains déraisonnaient, plongeant au hasard dans l’épaisse chevelure de cet homme, s’y accrochèrent tandis qu’il honorait son deuxième sein d’un égale dévotion, puis quitta ce doux refuge pour la rudesse des épaules, des bras, où roulaient des muscles d’une puissance presque animale. Elle l’aurait voulu tout contre elle, découvrir ce qu’elle n’avait qu’entraperçu tout à l’heure, faire courir la folie de ses doigts contre ce membre qu’elle devinait brûlant ; mais il s’échappa, dévala brusquement son corps pour écarter impérieusement ses cuisses, les fouiller de ses baisers, allant sans cesse au plus profond de ce brasier qui la dévorait.
 
Oscar crut qu’elle allait se rompre. Imploser sous la jouissance brutale qu’il imposa. Et en demanda plus. Encore et encore…
 
_ « Misérable, infâme menteur… » gémit-elle, en larme, empoignant la soie de ce temple d’amour sous la sauvage pulsion qui montait en elle. « Tu n’es qu’un traître : c’est encore meilleur que ce que tu m’avais dit… »





 
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