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  24. La leçon. Partie I
 





Chapitre XXIV                                         La leçon. Partie I : Le Maître…


Comment cela était arrivé, elle ne s’en souvenait plus. Sa colère, son désespoir, un sentiment plus profond, plus souterrain, de cela oui elle en avait toujours conscience. Mais après…Comment elle s’était retrouvée dans ses bras, bousculée, chavirée, attirée vers un torse dont elle avait honteusement rêvée depuis ce fameux matin dans la grange; Puis enlacée, serrée contre lui à en avoir mal. Délicieusement mal.

Embrassée…
Et se retrouver sur cette table, ce corps masculin sur son propre corps, bien forcée d’admettre qu’elle n’en était pas un, d’homme ; au contraire. Ses courbes que toute sa vie elle avait jugé détestables, qu’elle sentait se presser contre lui à chaque souffle, tout cela lui criait qu’elle était une femme. 
 
Une femme… quel mot étrange !
Un mot hier renié, aujourd’hui très doux, délicieux lorsqu’il était prononcé par cette voix grave, sensuelle, si délicieusement rauque.
Alors comment tout cela s’était produit ? Aucun souvenir. Elle était là, simplement.
Dépourvue de volonté, prête à rester ainsi pour que jamais ne s’éteigne ce feu en elle, ou sa peur, elle ne savait plus exactement.
Rester simplement là, au cœur de sa chaleur d’homme qu’elle percevait non plus seulement sur sa poitrine mais dans son ventre, dans l’intimité de son être vibrant de soubresauts bizarres impossibles à contrôler. En avait-elle envie, d’ailleurs…Non, l’aurait-elle voulu que son corps se serait rebellé contre le carcan de la raison, comme s’il reprenait vie enfin, indépendamment de son mental, d’elle-même, des conventions, de la morale. Son corps redevenait vivant, oui. Libre.
Comme réagissant à un signal mystérieux, invisible, détenu par ces muscles qu’elle sentait vibrer sur chaque parcelle de ses vêtements ; comme s’il répondait à un appel, un vide que seul cet homme était capable de combler.
 
Et ces muscles, cette puissance, ce torse détenaient ce mystère, ce secret. Ils avaient un pouvoir, Oscar ne savait clairement lequel mais le pressentait. Et inexplicablement brûlait de le recevoir à son tour, prête à être le réceptacle de ce savoir. Apprendre oui. Apprendre à être une femme. A aimer, même si elle ne savait encore comment s’y prendre.
Oscar tressaillit.
Que venait-elle de dire, de penser ? Aimer…Pauvre folle, pauvre aveugle durant ces jours amères ! Avoir bridé son cœur, pourquoi ? Pour ne pas souffrir, pour refuser ce cri qu’elle ne cessait de gémir tout bas ? Alors qu’elle se consumait pour lui, et peu importe qu’il fût mort par mensonge puisqu’il vivait par amour, pour elle ! …
 
_ « Qu’avez-vous dit ? »
La jeune fille retint son souffle, le peu qui lui restait dans ce tourbillon de sensations. Sans s’en rendre compte elle avait pensé tout haut, clamé ce que son cœur murmurait depuis trop longtemps. Et ce visage à la mâle beauté, ce regard la brûlait à présent, ébloui, transpercé par ces quelques mots qu’elle s’empressa de répéter …
_ « Oui Hans… je vous aime…envers et contre toutes les certitudes que m’a imposé ma destinée. Oui…malgré ce que je suis. Je vous aime, même si cela est mal… »
Elle se détourna, ferma les yeux sur cette coupable évidence mais si heureuse pourtant de l’éprouver. Exhala son désarroi lorsque une bouche à l’infinie patience sécha ses larmes de baisers, se coula tout contre son oreille.
_ « Pourquoi ce que vous éprouvez devrait-il être « bon » ou « mauvais » ? Ce sentiment existe, voilà tout. Pourquoi en avoir peur…Je vous l’ai dit, la frontière entre le bien et le mal est si mince, si ténue que nous nous rendons très vite compte qu’elle n’existe que par nos craintes. Aussi écoutez votre cœur Oscar, car c’est là votre plus grand courage. »
 
Elle voulut protester, par réflexe.
_ « Mais je…je ne devrais pas…je devrais lutter au contraire. Je me sens si démunie, et pourtant on m’a appris à faire face, toujours ! Je ne devrais p… »
Le reste de sa phrase finit dans un gémissement quand le souffle tiède quitta son oreille pour en conquérir le lobe et le déguster, avec lenteur, chaque mouvement animant des remous affreusement délicieux sur divers parties de son corps. Comment se battre contre ça…contre cette voix de sombre velours qui la ré enveloppa bientôt.
_ « Alors… ? Osez me dire que cette sensation n’est pas agréable, osez me dire que vous la considérez comme « mauvaise »… »
Le souffle rare, au bord d’un gouffre, Oscar secoua faiblement la tête en se contractant légèrement.
_ « Vous n’êtes qu’un traître ! Un misérable tentateur… »
_ « Mmm c’est vrai ; et vous n’avez encore rien vu. »
_ « Vous n’avez pas le droit…de me détourner ainsi de mon devoir… »
_ « Mais, n’est-ce pas vous qui vouliez que je vous apprenne à être un femme ? »
_ « Je ne sais pas…je ne sais plus. Je…je ne peux m’empêcher de me sentir coupable… »
_ « Peut-être que ceci vous aidera à y voir clair. »
_ « Non, laissez-m… »
Un gémissement, plus fort, accueillit l’ardeur d’une bouche trop heureuse de se perdre au creux de son cou, de détruire le peu de raison qui lui restait, de faire cambrer ses reins par la volupté de ses contacts. Oh bon Dieu, voilà donc où résidait sa douleur, son plus doux tourment,  au centre même de son corps qui s’embrasa sitôt la virilité du jeune homme soudée à elle, martyrisant tendrement ses cuisses et son bas-ventre à mesure qu’elle frémissait sous chaque mouvement de lèvres.
 
Même son ultime tentative se retourna contre elle, lorsque par un vague effort de volonté elle voulut fuir cette bouche en creusant sa taille, lui offrant son corps sans même l’avoir cherché. Et le traître de passer un bras sous elle, de l’attirer encore, d’attiser ses gémissements et ses soupirs comme autant de victoires remportées sur sa raison. Comment pouvait-elle se battre ? Pourquoi surtout… Raisonnable, elle l’avait été toute sa vie. Se conformant à ce que l’on attendait d’elle, donnant plus qu’elle ne recevait. Et aujourd’hui elle n’en était plus capable, ou plutôt…voulait autre chose. Peu importe qu’elle ne sache pas quoi. Lui, savait…
 
Il la relâcha, soudain. Juste un peu. Etonné sans doute de percevoir la brusque langueur de son corps, ce dernier soupir de volupté jamais perçu avant. Il se dégagea lentement, contempla ce visage aux yeux toujours clos, différent. Elle se sentait étrange. C’était totalement inexplicable mais un rouage jusqu’alors ignoré venait de se mettre en marche, l’animait de pulsions si fortes qu’elles ne pouvaient que s’extérioriser en dépit d’elle-même. Elle rouvrit ses paupières, frémissante, le souffle court. Lui, savait….
_ « Et bien ? » murmura t-il tendrement. « Vous sentez-vous encore réellement coupable face à ce que vous ressentez ? »
Elle fit non de la tête.
_ « Mais vous avez peur, n’est-ce pas…»
Elle secoua de nouveau la tête, se mordit aussitôt les lèvres. Pourquoi continuer à mentir, à se mentir…Elle acquiesça, son orgueil drapé de timidité.
_ « Oui j’ai peur… parce que…je…je n’ai jamais…enfin, vous savez…et je ne sais pas ce que je dois faire. »
 
Du bout des doigts il caressa la ligne anxieuse de ses sourcils, accentua son sourire pour réconforter ses incertitudes.
_ « Vous n’avez aucune crainte à avoir, cher ange. Je vous l’ai dit un jour il me semble: de ma vie je n’ai jamais forcé une demoiselle, en quoi que ce soit. Ni physiquement…ni moralement. S’accepter demande du temps. Vous êtes en train de découvrir quelque chose dont vous ne soupçonniez même pas l’existence il y a seulement quelques heures encore. Aussi j’attendrai, je saurais être patient.»
Elle ouvrit la bouche, incapable de parler. Perdue dans ses désirs inavoués, chavirée par la délicatesse de ce regard amoureux posé sur elle mais attirée par lui, tourmentée par ce feu lui tenaillant le ventre.
 
_ « Non ! »
A sa grande surprise, Oscar n’eut conscience de son geste qu’en entendant sa propre voix : quand il fit mine de se dégager tout son corps se tendit pour garder cette chaleur presque douloureuse, pour rester soudée à cette masculinité épousant si bien ses formes ; et d’instinct ses mains s’étaient levées, avaient agrippé au hasard ses épaules, son cou, ses cheveux. L’anxiété n’était plus de le sentir contre elle, mais de le perdre. Une sensation nouvelle avait bousculé toutes les autres. Elle le désirait…Confusément, sans être capable de le formuler, mais voulant plus que le simple contact de ses lèvres contre son cou ou ses mains sur sa taille. Elle le dévora du regard, exprima l’urgence qu’imposaient ses sens soudain éveillés en une prière muette.
_ « Je ne veux pas attendre… » balbutia t-elle. « Je ne peux plus. Lorsque j’ai réalisé que jamais je ne vous reverrai j’ai cru mourir moi aussi, alors j… »
Un baiser passionné la cloua sur place, répondant à l’appel de ses grands yeux bleus.
Il emprisonna sa bouche d’une ardeur inégalée, but son souffle comme si sa vie même en dépendait, engagea de sa langue une joute enflammée contre la moindre forme de résistance qu’elle songerait à lui opposer.
Comme si elle en avait envie !
Les mains de la jeune fille se crispèrent désespérément dans le miel de ses cheveux, s’accrochèrent à lui pour ne pas tout à fait sombrer dans le torrent de sensations désordonnées qui la traversa quand il l’arracha de cette table, enivrée de se voir étreinte de nouveau, soulevée comme si elle n’eût rien pesé sans qu’un instant il ne quittât ses lèvres.
Pour finalement se retrouver au creux de ses bras, emportée elle ne savait où, transportée de joie de sentir la brûlure de ces muscles féroces qui faisaient du mal et du bien en même temps, prête à tout apprendre de lui. Il l’embrassait comme un fou, sur ses cheveux, son nez, ses lèvres, la dévorait à lui faire perdre la raison.
 
Et puis tout s’apaisa.
Un peu.
 
La tête à l’envers et la respiration en berne, Oscar contempla le séduisant visage brusquement détaché du sien. Y découvrit un tel désir, un tel sourire, qu’elle crut bien ne plus pouvoir empêcher son cœur de bondir hors de sa poitrine. Parce qu’à présent il la regardait, elle. Non plus comme un militaire ou dieu sait quoi d’autre…mais comme une femme.
A part entière.
Faisant courir la clarté de ses yeux le long de ses vêtements, rendus bien dérisoires sous son admiration littéralement incandescente. Jamais personne ne l’avait regardé ainsi. Et elle crut bien défaillir en s’apercevant qu’avant même de la toucher il la caressait du regard, s’attardait sur sa poitrine toujours prisonnière des infâmes bandages devinées à travers la fine chemise d’homme. Il la tint ainsi, dans ses bras, longuement. Puis revint vers le rivage de ses prunelles d’océan, armé de cette séduction qui lui renversait le coeur.
_ « Etes-vous vraiment sûre, Oscar ? » dit-il, la voix assourdie mais s’efforçant d’apaiser son ardeur, pour ne pas la heurter sans doute. « Est-ce bien ce que vous voulez, vous donner à moi, complètement ? »
Elle se sentit fondre, un peu plus, devant tant de délicatesse. Même si le mot « complètement » l’effrayait et l’excitait à la fois.
 
_ « Oui… »
Un murmure, et ce fut tout. Ses yeux parlaient pour elle, pour eux. Malgré tout elle ne put s’empêcher d’ajouter :
_ « Cela fait-il mal… ? »
Elle se mordit les lèvres, se traita d’idiote, si gênée de ne rien connaître à l’amour physique. Mais il ne rit pas, ne se moqua pas. Ecrasa tendrement sa bouche sur sa joue pour la respirer, la faire glisser jusqu’à son oreille.
_ « Non, Oscar. Cela ne fait pas mal, bien au contraire… »
Bon sang, cette voix qu’il prenait quand il parlait si bas, qui s’éraillait, juste un peu, pour lui causer à elle seule de délicieux tourments dans l’estomac.
_ « Et…et cela se passe t-il toujours comme…Non, rien. »
Il chercha son regard gêné.
_ « Quoi, dites-moi. »
_ « Non, c’est…c’est ridicule. »
 
Il devina que cela ne l’était pas justement, rien qu’au pli tourmenté de son front. Elle le sentit la serrer un peu plus contre lui, comme un cadeau vraiment précieux, et retrouva la sécurité éprouvée dans les ruelles sombres d’Orléans lorsqu’il l’avait ramenée blessée à l’auberge.
_ « Ridicule, vous ne le serez jamais Oscar. Alors dites-moi ce qui vous préoccupe. »
Elle ramena ses yeux anxieux, demanda d’une voix mal assurée :
_ « Ce que je voulais savoir c’est…Si ce que nous allons faire se…se passe toujours comme durant ce rituel, vous vous souvenez ?…»
Il ferma les yeux, comme touché en plein cœur, comprenant enfin que sa seule référence en la matière était la scène odieuse entre le Chancelier et cette prétendue enfant, qui ne pouvait ressurgir à cet instant que de manière plus choquante encore. Il soupira, malheureux, même si son sourire fut très doux.
_ « Grand Dieu, non. Bien sûr que non, ce que vous avez vu n’était qu’un intolérable simulacre. L’amour n’est pas cette souffrance, cette caricature vulgaire que ces misérables en ont fait. L’amour est un Art, l’amour véritable j’entends, une fusion spirituelle et mystique doté d’un pouvoir extrêmement puissant. L’union entre deux corps est une chose merveilleuse Oscar, un instant rare, unique… »
 
C’est à peine si la jeune fille se rendit compte qu’il l’avait déposée sur la courtepointe du lit à demi défait, troublée par ces paroles. Après la tempête désordonnée de ses sens, s’animait quelque chose de plus insidieux en elle, de plus…indécent, même si elle savait que cela n’était pas le mot approprié. Comme une turbulence intime, un obscur supplice très sourdement distillé par chaque terminaison nerveuse de son corps, une promesse…
Il s’accouda près d’elle, contempla avidement son visage, sa bouche, sa gorge agitée. Se détacha de ce spectacle avec difficulté et ramena la douceur de son sourire vers ses yeux d’océan.
_ « Oubliez cette scène détestable, elle ne doit avoir aucune prise sur vous. Même si elle contenait certains symboles véritables, elle n’était pas le reflet de la réalité. »
_ « Des…des symboles véritables ? »
Elle ne reconnut pas sa propre voix, altérée par sa respiration qui décidément lui faisait défaut. Pourtant, elle n’aurait voulu se trouver ailleurs pour rien au monde.
_ « Oui, comme la représentation de l’acte de chair… vous rappelez-vous ? »
Elle acquiesça, ne se rappelant de rien du tout.
Il dut le deviner, car son sourire s’accentua légèrement tandis qu’il écartait une mèche de cheveux dorés.
 
_ « Le compas et l’équerre…autrement dit l’homme et la femme engagés dans l’acte sexuel. Pourquoi rougissez-vous Oscar, cet acte n’est en rien condamnable. A moins que cela ne soit ce mot qui vous trouble : sexe… »
La main d’Oscar se crispa imperceptiblement sur la soie du couvre-lit. Ce mot…oh non, ce n’était pas ce mot qui la mettait dans tous ces états, mais la façon dont il le prononçait : d’une sonorité intolérablement caressante.
_ « Il n’a rien de grossier, ce mot. » poursuivit-il. «  Rien d’obscène. Je vous l’ai dit, l’amour est une chose magnifique, un embrasement des sens qui mène aux frontières de la conscience humaine. Détruisant nos peurs les plus secrètes, les anéantissant dans un brasier incomparable d’intensité, une extase à peine imaginable. »
_ « Vous…vous ne croyez pas que vous exagérez un peu.. »
Elle essaya de plaisanter, pour ne pas perdre totalement ses moyens alors même que la turbulence prenait une singulière vigueur au creux de son ventre. Il faut dire qu’il venait d’avoir la désastreuse idée de remplacer la caresse de ses doigts par celle de sa bouche, effleurant son front d’un baiser rapide pour immédiatement dévier vers sa tempe. Désastreuse pour son attention, mais terriblement affolante pour le reste.
_ « Exagérer ? Aucun mot de peut décrire cette sensation au contraire… » il embrassa un sourcil, puis l’autre. « …c’est un moment d’absolue félicité… » sa paupière close, sa pommette, deux fois. « …un accomplissement… » descendit encore, embrassa amoureusement sa joue. « …un plaisir, si intense… » contre l’ossature délicate de sa mâchoire, redessinée de ses baisers jusqu’à la commissure de ses lèvres entrouvertes puis délaissées pour caresser l’arrondi de son menton. «…qui vous irradie tout entier en vous donnant l’illusion, durant quelques secondes… » descendit sur sa gorge. « …de vous échapper de votre propre corps… »
 
Dans un soupir qui eut tout d’une plainte Oscar renversa son visage, s’offrit, bouleversée de réaliser que cette bouche, elle la souhaitait désormais sur chaque parcelle de son corps, sans plus de gêne ni de fausse pudeur.
_ « Mais comment faites-vous… » gémit-elle, des larmes plein la voix.
Elle rouvrit les yeux, le souffle perdu, considéra ses lèvres revenues si proches des siennes.
_ « Comment je fais quoi. »
_ « Comment faites-vous pour…pour être ce misérable, ce merveilleux tentateur. Pourquoi avec vous tout paraît si simple, si évident…Pourquoi avec vous je ne veux qu’une chose : être une femme… »
Il s’éloigna, un peu, pour englober les traits délicats de son visage et son émotion surtout, son magnifique abandon.
_ « Pourquoi ? Mmmm…peut-être parce que je suis une sorte de perfection incarnée sans doute. »
Il souriait. De ce sourire léger, amusé, renversant de charme.
_ « Mis à part quelques défauts bien entendu. » Il fit mine de chercher dans sa mémoire. « Lesquels déjà ? Ah oui : arrogant, autoritaire, prétentieux, menteur, hypocrite…enfin bien peu de chose. A part ces quelques petits détails je suis parfait, effectivement. »
Elle voyait son désir, qui rayonnait dans la limpidité de ses yeux posés sur elle, et pourtant il s’efforçait de paraître maître de lui pour ne pas l’effrayer, pour patiemment la guider vers ce mystérieux embrasement dont il parlait.
_ « En tout cas, » ajouta t-il plus doucement, « plus aucun nuage n’assombrit ce joli front, n’est-ce pas. »
 
Elle fit oui de la tête, mais contre toute attente elle l’arrêta lorsqu’il voulut s’emparer de sa bouche. Surpris, il la regarda sans comprendre.
Oscar se mordit les lèvres, les joues avivées par la soudaine réminiscence qui venait de surgir dans un recoin de sa mémoire. Tans pis, il fallait qu’elle lui demande, même si son audace la confondait.
_ « Je…je voudrais vous demander quelque chose, Hans. Une faveur. »
_ « Oui bien sûr, allez-y. »
Elle suivit le pli séduisant de sa bouche…
_ « C’est que…ce n’est pas vraiment conventionnel. »
La ligne de ses sourcils, qui se soulevèrent un peu plus d’étonnement…
_ « Dites-moi. »
_ « Oui mais…je ne voudrais pas vous paraître…futile. »
Alors il remarqua enfin l’éclair envoûtant traversant l’océan de ses yeux, ce changement subtile qui alanguissait son corps, comme un appel, la rougeur humide de sa lèvre…Avait-il compris ?
Il se pencha en tout cas, pour conquérir le creux de son oreille et l’emplir de toute la sensualité rauque de sa voix.
 
_ « Demandez-moi tout ce que vous voudrez Mademoiselle de Jarjayes, je suis à vos ordres … »





 
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