6P Designs.Adapted by Rozam

   
 
  19. Tous les matins du...
 





Chapitre XIX                                   Tous les matins du monde



Ouvrir les yeux est une des choses les plus naturelles du monde, chacun en conviendra. Rien de sorcier là-dedans, pas de complexité mécanique particulière, le mouvement en est simple, basique, banal. Un tout petit effort de volonté, à peine conscient, et le tour est joué.
Oui mais voilà.
Comme pour tout axiome existant ces principes de bases ont leur exception ; dont une, absolument fondamentale : se réveiller au petit matin dans les bras d’un homme…
Et là brusquement toutes les belles théories volent en éclat, le principe de base en prend un coup dans la brioche, en d’autres termes l’axiome se débine avec un bruit flasque face au plaisir rare de garder les yeux clos durant un moment que l’on souhaiterait compris entre quelques minutes et la fin des temps.
 
Oscar expérimenta donc la chose, dans toute sa suave réalité, resta parfaitement immobile alors que le sommeil l’avait pourtant définitivement quitté depuis un long moment déjà.
Le feu s’était éteint et cependant elle n’avait pas froid, ni faim ni soif d’ailleurs, juste bien comme jamais.
Sa joue se soulevait sous la cadence profonde et calme d’une mâle poitrine, ses cheveux effleurés par la caresse d’un souffle tiède encore pris dans les voiles de Morphée.
Et sur son épaule une main chaude et large, dont les talents curatifs se rappelèrent aussitôt à la mémoire de la jeune fille. Certes elle ne bougeait plus cette main, cependant les sensations qu’elle avait animé la veille étaient vivaces ; et Oscar de sentir son cœur palpiter un tout petit peu plus vite au souvenir non pas de ce toucher sur sa blessure, mais de ce qu’il avait à son insu éveillé au creux de son ventre.
Justement cette curieuse boule sensorielle reprit du service à cet instant, tendit légèrement ses reins, la jeune fille se rendant soudain compte que ses seuls souvenirs n’en étaient pas la cause : dans un moment d’absence sans doute, elle avait bêtement oublié que le jeune homme possédait deux mains.
Constatation élémentaire pensera t-on, dont l’oubli s’apparente fort à la stupidité la plus crasse. Mais…joie !
Heureusement, dans toute situation un axiome se tient prêt à bondir pour sauver l’être humain en péril, et lui éviter ainsi de passer pour un parfait demeuré.
 
En l’occurrence, l’axiome en question se situait vers la taille de la jeune fille, posé exactement en son creux à mi-chemin entre la courbe de sa hanche et la fin du bandage enserrant sa poitrine, et si Oscar ne l’avait pas tout de suite perçu cette main virile, c’est que contrairement à sa jumelle elle n’était pas posée à même sa peau nue mais sur le tissu de son pantalon. Foutu vêtement…
La confusion engendrée par cette pensée involontaire lui fit ouvrir subitement les yeux, le cœur un peu plus en émoi de voir ses pensées divaguer de la sorte.
Elle s’en voulut de ne pas savoir se maîtriser comme elle savait si bien le faire habituellement, se moqua aussitôt de ce mot dérisoire. Habituellement…comme si les choses l’étaient encore depuis la veille.
 
Tout avait changé au contraire, mais de manière tellement insidieuse qu’elle ne savait fichtrement pas si c’était un bien ou un mal. Hormis les remous physiologiques qui se bousculaient à cette seconde Oscar se souvint également de la douceur d’un regard gris bleuté posé sur elle, du tendre soin qu’il avait eu en la serrant contre lui pour la ramener jusqu’ici.
Outre que cela accéléra encore un peu plus ses pulsations cardiaques, cela ne l’empêcha pas d’être toujours sur le qui-vive vis-à-vis de lui. Après tout elle en savait si peu sur cet homme, si étrange et vaguement effrayant aussi de par ses connaissances étranges.
Bon sang, si seulement ce qu’elle ressentait n’était pas si agréable quand il était trop proche d’elle, comme maintenant…
 
Avec précaution elle se souleva, très lentement, car pourquoi mentir en effet elle aimait ces sensations que lui renvoyaient ses sens. Son corps également, qui sans qu’elle puisse l’en empêcher vint se rapprocher davantage de celui toujours immobile…jusqu’à cette seconde. Le mouvement qu’elle avait fait pour retirer son visage le fit soudain réagir et grogner légèrement, la vaste poitrine se souleva plus profondément ; et retrouva presque aussitôt sa tranquillité.
N’osant plus trop respirer pour sa part, Oscar guetta un temps ce rythme assoupi et rougit, toute seule, dans le secret de cette chambre. Car sous l’action la chaude pression de la main du jeune homme avait quitté les régions qu’elle occupait de prime abord, avait glissé, pour venir se reposer sereinement dans un coin plus vallonné de son anatomie.
Et bien que parfaitement inerte elle possédait malgré tout un redoutable pouvoir d’action cette traîtresse, comme témoigna la chaleur qui grandit sur la fesse droite de la jeune fille …et à un autre endroit également que sa pudeur refusa de nommer.
Ce qu’elle ne savait encore nommer Désir commençait à prendre une singulière vigueur en elle, mais avec toute son inconsciente ingénuité crut pouvoir aisément s’en défendre grâce à cette arme d’habitude si efficace nommée Volonté. Douce, naïve Oscar…Encore protégée par l’armure éphémère de son innocence, superbe mais innocent papillon ayant jamais goûté au puissant nectar de la faiblesse charnelle et croyant pouvoir effrontément y résister.
 
Alors elle ne bougea pas, ne chercha pas à se dégager comme son subconscient le lui soufflait. Laissa à la place remonter son regard, courir lentement sur le gilet de soie et la chemise entrouverte, s’attarder sur l’échancrure interdite puis détailler enfin un visage dont toute la séduction eut l’air de jaillir pour la première fois contre sa rétine. Le cœur battant la chamade elle vit la fermeté de cet homme exprimée par le tracé net de sa mâchoire, son nez droit légèrement carré au bout, l’aristocratique fierté de ses pommettes.
Et la broussaille de ses épais cheveux châtains flammés de blond lui donnant cet air de vaurien qui l’avait déjà chaviré ce matin-là dans la grange.
Les yeux d’océan caressèrent cette mâle beauté puis vinrent tout naturellement s’échouer contre le séduisant rivage de sa bouche, et y laissa mourir ses dernières réticences quand à ne pas vouloir admettre qu’elle se trouvait sans conteste face à l’homme le plus follement beau qu’elle ait jamais vu. Suivre du regard le tracé de ses lèvres fut donc la plus troublante torture jamais éprouvée, émoussant un peu plus son arme favorite qui n’avait de toute façon plus grand pouvoir de défense il fallait bien le dire.
 
Sa volonté en effet était en train de battre pitoyablement en retraite sous les assauts d’un désir conquérant, sûr de son fait, poussant la jeune fille dans ses retranchements en lui rappelant combien cela avait était délicieux lorsque cette bouche, précisément, était venue à la rencontre de la sienne hier. Combien chaude et douce avait été la caresse de sa langue pour patiemment en forcer l’accès ; et sa tendresse, à ne pas vouloir la brusquer quand il l’avait embrassé mais éveillant par-là même une volupté encore plus intense. Oh Dieu…Recommencer…Poser ses lèvres, sur celles encore endormies…
Le souffle et l’esprit en désordre Oscar s’hypnotisait de cette dévorante envie, dévastatrice, qui à elle seule pourrait calmer le feu tourmentant ses entrailles, crut-elle.
Elle s’approcha, prête à céder à la tentation…quand se fut la catastrophe.
 
Avant qu’elle puisse prévoir quoi que se soit elle vit cette montagne de muscles s’ébranler, s’animer avec une brusque vivacité, se redresser, grogner et s’étirer.
Complètement affolée de se voir découverte dans une si compromettante position Oscar se recula comme elle put, pour à la place se retrouver allongée sur le dos, un bras musclé tout aussi inerte que la main de tout à l’heure placé en travers de son ventre. Et il lui fallut bien plusieurs secondes avant de réaliser que le bel endormi l’était toujours autant, ayant simplement cherché - et trouvé ! – une situation plus confortable à la poursuite de ses activités oniriques.
Confortable pour lui, certes, mais pour elle pire que tout ! Délicieusement, voluptueusement pire…
En une tentative désespérée elle chercha à se dégager encore, se retourna, et se traita intérieurement de tous les noms quand, sans trop savoir comment, elle fut encore plus étroitement enlacée comme le sont parfois ces figurines de chiffons et de porcelaines dans les bras d’un enfant voulant rassurer ses terreurs nocturnes !
 
Foutre de foutre !! Furieuse, paniquée, les sens guettés par un début d’incendie, Oscar ne sut vraiment plus quoi faire en sentant ce corps masculin se coller au sien, enserrer sa taille avec délectation, et grogner de contentement en enfouissant son visage dans ses cheveux ! Bon Dieu ! Tout juste s’il n’aurait pas chantonné dans son sommeil « Auprès de ma blonde qu’il fait bon dormir » !
Plusieurs secondes se passèrent ainsi, sans qu’elle osât faire quoi que se soit, bénissant à présent le fait qu’elle ait toujours sur elle ce foutu vêtement.
 
Car ce ne fut plus un incendie mais l’éruption du Vésuve qui la ravagea tout entière, tout simplement parce que…parce qu’elle le sentit bientôt se mettre à bouger insensiblement dans son dos  : ce corps masculin, cette puissance musculeuse se mettait en mouvement, rêvant à Dieu sait quoi !
Ou plutôt si, elle ne le sut que trop quand dans un doux grognement elle perçut le bassin du jeune homme amorcer une approche plus que décisive, une chose à la fois souple et dure s’infiltrer avec une tendre paresse entre ses cuisses et…BON SANG !!! ET LA CE N’ETAIT PAS UN BAS DE LAINE !!!
 
Perdant la tête et le contrôle de son corps qui se cambra avec une trouble violence, Oscar balança sauvagement sa main pour donner une baffe formidable à la première chose qu’elle rencontra, à savoir un bras aux muscles durs ( eux aussi décidément…) dont elle eut malgré tout le temps d’en percevoir les perfections rouler doucement sous la finesse de la chemise.
 
_ « Aouch !! Mais qu’est-ce qui se passe !!! » maugréa Fersen réveillé en sursaut.
_ « C’est…ce…il y avait un moustique ! »
Mais oui, bien sûr…En plein mois de février alors qu’il gelait à pierre fendre…
Les mœurs de ces chères bestioles ne devaient sans doute pas faire partie des rites francs-maçons dont il était féru car le Comte ne releva pas l’incongruité du propos ; à moins que les souvenirs du rêve céleste qu’il venait de faire embrouillaient toujours son esprit, ce qui était déjà plus probable.
En tout cas il avait instinctivement desserré son tendre étau, et Oscar en profita pour s’échapper sans demander son reste de ce lit, et fuir surtout la vague de sensations inconnues qui s’échappèrent hélas à sa suite en la poursuivant de leurs incendiaires assiduités.
Brûlante de ce qu’elle venait d’éprouver elle chercha pourtant désespérément de quoi se couvrir, plus du tout sûre que les quelques bandages camouflant ses seins soient suffisant pour en masquer les curieuses réactions. Il semblait bien que tout fut dur dans cette pièce…
 
_ « Mmmm…j’ai extraordinairement bien dormi... » s’étira Fersen avec délectation, comme si de rien n’était. « Et vous, comment va votre épaule ? »
 
Si la question était aimable, elle permit surtout à la jeune fille de se reprendre quelque peu lorsque la douleur se rappela à son bon souvenir. Etrange tout de même avec quelle facilité elle avait oublié ses contusions jusqu’à cette seconde. Oscar en conclut donc que les pouvoirs curatifs de Fersen n’étaient pas uniquement concentrés dans ses mains.
_ « Oui je…ça va mieux, merci. » bégaya t-elle lamentablement en pensant à tout autre chose.
Elle venait de trouver sa chemise en tout cas, et avant de l’enfiler jeta tout de même un oeil à sa blessure. 
La pommade avait fait des miracles : de noire, sa peau virait allègrement vers le mauve tendre, s’ornait même d’un peu de jaune par endroit. Très joli coordonné, presque plus nauséabond de surcroît. Elle n’avait fichtrement aucune envie de savoir ce qui entrait dans la composition de cette mixture infâme, presque certaine qu’il y avait de la fiente de quelque chose de toute façon. L’ignorance protège de tout, c’est bien connu.
 
Par contre, lorsqu’elle mit son vêtement ses muscles lui démontrèrent clairement qu’ils n’avaient pas du tout apprécié la petite séance de sport de la veille et elle regretta amèrement ses cheveux si longs coincés invariablement dans son col chaque matin. Elle essaya bien de serrer les dents pour retenir un gémissement de douleur quand elle leva les bras mais ce fut peine perdu, se demandant si il y avait de bons barbiers dans la ville pour lui éviter désormais pareille corvée.
 
_ « Attendez, permettez-moi… »
Elle se statufia.
Sans qu’elle l’entende il s’était approché, pour venir tout près d’elle lui proposer son aide d’une voix encore plus chaude, encore plus rauque et troublante que d’habitude lui semblât-il. Et à cause d’elle n’osa pas bouger ni faire un geste, quand à pleines mains il se saisit de sa chevelure en prenant bien soin de caresser au passage le tracé délicat de son cou du bout des doigts.
Emporté par le poids la chemise glissa, tel un châle, dévoilant de nouveau ce qu’elle voulait cacher, montrer, elle ne savait plus du tout…Les réactions étranges se succédaient, et si l’incendie de ses sens s’était apaisé il repartit néanmoins, plus subtile, attisé par le souffle tiède qui parcourut le tracé de son épaule, sans la toucher.
_ « Je ne vous l’ai pas encore dit, Oscar…mais vous avez fait preuve d’un grand courage face à ces hommes… »
 
Elle ferma les yeux, l’esprit et l’estomac littéralement révulsés de plaisir, une toute petite voix lui disant tout de même qu’elle ne devait pas céder à tant voluptés, que c’était mal, très mal et à jamais interdit, que son destin ne lui permettait pas cette sulfureuse sensation. Toute petite voix qui se perdit, étouffée par le sombre velours de celle-ci, tellement troublante…
_ « Oui, un grand courage. Et savez-vous comment on rendait hommage aux blessures des valeureux guerriers du peuple Svears, les pères fondateurs de mon pays ? »
Elle secoua la tête, à peine, la gorge nouée.
_ « Comme ceci… »
Elle exhala un soupir mais resta droite quand il posa ses lèvres sur sa peau blessée, accueillit l’hommage sans faillir, sans vouloir se laisser aller contre ce torse qui la frôlait. Offrit juste son immobilité en guise de défaillance, et ses soupirs quand il fit lentement remonter ses baisers le long de son cou, qui pourtant ne portait aucune lésion. Elle le laissa faire, et c’était pour l’instant sa plus grande preuve d’amour, la seule qu’elle fût capable pour le moment de lui donner.
Il le comprit sans doute car ses contacts étaient doux, distribués sans hâte, sans ardeur mais incandescents de tendresse. Sa bouche s’attarda sur la veine bleutée où palpitait son pouls battant comme un oiseau apeuré ; il y capta ce trouble mieux exprimé que par toute autre parole. Puis sans à-coup quitta enfin la peau d’albâtre, la caressa une dernière fois d’un imperceptible effleurement.
 
_ « C’est… très intéressante tradition, en effet… » parvint-elle finalement à articuler d’une toute petite voix.
_ « Mmm, certes. Bon…je ne vous cache pas avoir un peu modernisé la chose. Après tout, au Xème siècle il y avait fort peu de Viking aussi ravissant que vous. »
 
Malgré l’humour dont il usa elle perçut pour la première fois un certain trouble dans ce timbre assourdi, un trouble qui la toucha intensément. Elle ne savait plus tellement où elle en était à vrai dire. Par contre le mouvement qu’il fit pour s’éloigner la déstabilisa un peu, elle serra les pans de sa chemise sur sa poitrine et se retourna.
_ « Vous…vous partez déjà? »
Il se ravisa, lui lança ce léger sourire animant la séduisante fossette au creux de sa joue.
_ « Merci pour ce « déjà » Oscar, il me touche infiniment croyez-le. Mais il vaut mieux que je vous laisse finir de vous préparer je crois… »
 
Le regard qu’il lui dédia et laissa couler sur elle échauffa légèrement ses joues, il y avait comme une douce menace qui la ravit autant qu’elle l’intrigua. A ce feu là, elle aurait tant voulu s’y brûler les ailes…Mais le papillon qui venait de se révéler n’était pas encore assez sûr de lui, grisé tout de même par le nectar récemment goûté. Trop pour ne pas en reprendre, ne fut-ce quelques gouttes.
_ « C’est que… » bredouilla t-elle, « c’est juste que…la tradition n’a pas été totalement respectée il me semble. »
Il rit doucement en lui faisant face, interloqué.
_ « Quoi ?! »
_ « Vous…vous avez oublié celle-ci, de blessure… » ajouta t-elle en désignant timidement son visage.
Ce sourire…
Elle sut désormais qu’elle serait prête à se damner pour le voir éternellement la regarder ainsi.
 
Il s’avança avec lenteur, se tint un moment à la brûler de la claire flamme de ses yeux. Et se pencha, afin de poser sa bouche sur l’exacte endroit où sa lèvre avait été fendue par ces brutes, versant toute la douceur de la tradition suédoise dans ce chaste contact. Elle sentit la caresse de son souffle passer entre ses lèvres entrouvertes mais se recula, ne pouvant lui en accorder davantage pour le moment.
Il sourit encore, comme amusé, attendri plutôt de voir cette belle insoumise s’apprivoiser.
 
_ « Allons, dépêchons-nous à présent. Il ne faut pas oublier notre mission n’est-ce pas ? Préparez-vous, nous avons à parler sur ce que nous devons faire. »
L’injonction la ramena un tout petit peu sur terre, les évènements des jours précédents ayant tout de même du mal à se remettre en place dans son esprit passablement enfiévré.
Toutefois elle retrouva ses réflexes pour essayer de contrer cette mâle assurance, qui lui donnait invariablement l’étrange impression qu’il en savait plus qu’il n’en disait.
 
_ « Que…quoi, mais comment ça devoir parler ! Nous devons rentrer immédiatement à Paris au contraire. Le Chancelier est sans doute en route pour Versailles depuis longtemps, vous le savez bien ! »
Il eut un autre sourire, de ceux pour lesquels elle n’était pas très sûre vouloir se damner tant il contenait de malicieux mystère.
_ « Jarjayes, j’avais pourtant cru que depuis le temps vous aviez compris qu’il ne faut pas nécessairement se fier aux apparences. »
_ « Comment ça…Mais bon sang Fersen, pourquoi ai-je toujours la sensation que vous me cachez quelque chose ! Vous avez des dons de divination, ou quoi ? »
Il s’éloigna, ouvrit la porte.
_ « Là, vous me flattez. J’aime beaucoup lorsque vous éprouvez ainsi une admiration sans borne pour moi, mais je crains devoir vous fournir bientôt quelques arguments des plus prosaïques, vous verrez. Je crois en effet que le Chancelier et les documents sont toujours ici, à Orléans mais…Allez Jarjayes, dépêchez-vous un peu et retrouvez-moi en bas. La partie que nous allons jouer va être serrée, vous pouvez m’en croire. »
_ « Mais… Fersen ! » voulut-elle vainement protester.
 
Il allait sortir quand il se ravisa, comme sous le coup d’une soudaine inspiration.
_ « Oh, une dernière chose Jarjayes… » précisa t-il, grave. « J’ai oublié de vous dire : vous avez des fesses absolument divines… »
Elle le regarda, sans comprendre…quand soudain toute la teneur de ses paroles se fit jour, lentement…et Oscar, rouge comme une pivoine, d’ouvrir des yeux scandalisés en comprenant le pourquoi du sourire radieux qu’il affichait !
 
_ « FERSEN !!! Tout à l’heure, VOUS…VOUS NE DORMIEZ PAS ??!! » hurla t-elle, cherchant une arme pour assouvir sa vengeance.
Sa botte atteignit la porte refermée de justesse, et la jeune fille déversa ses injures habituelles en écho au rire follement gai du Comte, ce misérable, ce séduisant vaurien !
Pure bravade.
Car lorsque sa colère fut tarie, des millier d’étoiles se reflétaient désormais dans l’océan de ses yeux.
 
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