6P Designs.Adapted by Rozam

   
 
  VI L'Heure rouge
 


« Comme un frère… »

L’Heure rouge


Dans une autre vie il avait prononcé ces mots : « Tue-moi »…
A une autre époque, un autre temps. Un siècle.
Oscar déglutit, reprit ses souffles et leur douleur, défunte d’elle-même. Sa vie passée y était contenue, chaque halètement en remuait la boue dérisoire. Jadis, un soldat.
Et cette nuit…

Elle l’entendait respirer lui aussi.
Son bourreau ?
Cela aurait été si simple. Et si rassurant, de le haïr à pouvoir se lever de ce désordre immonde, sa faiblesse. De ce qu’elle avait éprouvé. Oh, dieu…
Incapable de penser, de bouger, laissée là telle qu’il voulait ; meurtrie, mais de plaisir. Saisir l’arme pourtant.

Plaisir ; elle avait beau se le mettre sous le croc ce mot, impossible d’en dépecer la chaire tendre et sanglante. La violence de la découverte la secouait, encore, se répercutait à n’en plus finir.
Tel un poison affreusement ténu son corps réagit de nouveau, même intouché. Par le souvenir seul…à quel point la chose était possible ! Il l’avait…
Comment fallait-il qualifier l’ardeur d’avoir eu cette main nerveuse sur elle, à presque crier d’envie sous ses attouchements imperceptibles. Maintenant, seulement maintenant elle se souvenait : un instant sa hanche dénudée contre le membre brûlant, et c’était affreux de banalité que de penser cela. Une lave en fusion, enflammant son cerveau. Folie…son corps, uniquement son corps vibrait encore de ce besoin, à tout dévaster. Si férocement ancré dans ses chairs à présent, ne laissant que le vide la narguant jusqu’à l’obsession. De ne plus l’avoir, contre elle…

Il respirait, seul.
Comme elle.
A ses côtés, invisible, alors qu’aucune pénombre ne serait assez dense pour le soustraire à sa perception. Détourné d’elle jamais André ne fut plus présent, martyrisant son indécision. Agir…
Marquée par lui. Et pire, désirant l’avoir toujours…
Mais bouger, comment ! Même au prix d’un effort surhumain elle ne pouvait esquisser un geste. Mains libres, pourtant irrémédiablement liées par toute la faiblesse de ses sens éveillés. Faible, oui, comme jamais.

- André…

Par deux fois ce prénom, et seules les respirations en réponse. Sa voix même ne portait plus, alors son désespoir ?

- …je…t’en prie…ne me…

Poussières de mots…l’inconscience ne serait-elle pas douce soudain ? Un sommeil juste plus profond, plus amer, si préférable aux morsures de cette nuit. André…Ne plus s’en réveiller parce que la solitude resterait, elle. L’aube viendrait dans peu de temps. De nouveau seule, jamais autant. Une perspective atroce d’heures creusées de mensonges et de fuyantes gloires, même pas les siennes. Celles du Colonel, de son père, les dégustant à travers elle.

Car « elle », désormais.

Plus d’homme travesti, de membre douloureusement castré. Celui-ci, réel, l’avait déconstruite.
Alors ne fallait-il pas mourir plutôt que de tenter…

- …touche-moi…encore…, acheva t-elle en fermant très fort les yeux comme l’enfant qui se soustrait lui-même à ses cauchemars.


Infiniment lentement, Oscar perçut la masse vivante de ce corps troublant s’ébranler.
Elle ne put empêcher un froncement de dégoût. De par ce réflexe trop ancré à se brimer de tout instant de faiblesse et d’aveu. Avoir besoin de lui, l’horreur absolue…quelle honte Colonel, la suprême infamie oui ! Etre attirée, et dévorée par cette nécessité incontrôlable pour la toute première fois.

- Te toucher encore…c’est cela que tu veux ? Mais…tu ne comprends pas, ou bien…

Elle laissait une voix méchante, fut presque craintive de retrouver la douceur triste, malheureuse, de l’adolescent qu’elle connaissait d’une autre vie.

- Ne ferme pas les yeux Oscar, ai ce courage…Te toucher…vraiment, c’est de ça dont tu as besoin ? Regarde-moi. Regarde-nous, au moins ça…

Elle fut attrapée du fond de l’âme par ses yeux trop brillants. Plus à l’épier. Juste à la voir tenter de briser la chaîne solide de leurs chairs au supplice, qui s’appelaient l’une l’autre, à se heurter.
Et il ne bougeait pas.

Longtemps ils restèrent, se touchant ainsi, immobiles ; Oscar bougeait ses lèvres, en silence. Et lui, au dessus d’elle…
Puis la profondeur caressante changea, plongea lentement vers ce qu’elle offrait malgré elle.
Une brise insoutenable de légèreté vrilla ses reins à voir un homme, le premier, admirer ce qu’elle cachait si fort ; elle-même. Ses seins menus, agacés d’attente se gonflèrent en un léger soupir qui captiva les yeux clairs. Définie par ces yeux-là, Oscar se rendait bien compte qu’elle perdait le peu de moyens qui pouvaient encore subsister. Parce qu’ils exprimaient une envie comparable, la même vigueur à la découvrir, qu’elle-même voulait ne rien voir du corps masculin. Trop de troubles, oui. Elle s’y cassait les sens, et n’en pouvait plus. Offerts l’un comme l’autre et plus de contact, soudain, un moment en suspend, loin des hommes, de toute vie.

- Pourquoi…

Une légère trace, à peine tiède sur le nu de sa peau, et la question d’André fut comme une résurrection. Ses mots hachés transperçaient jusqu’aux murs de cette chambre. Il les jetait comme des balles, contre lui, le torse blessé de souffles courts.

- …pourquoi faut-il que tu sois si désirable…et cette honte aussi, pourquoi je n’ai plus su vivre sous ce fardeau. Je n’ai rien pu faire…

S’arrachant d’une tourmente il rejoignit son visage.

- …ma méchanceté, ma douleur…tu as tout supporté, et…- il jeta un œil noir sur les liens épars - …ma folie d’homme, à vouloir te faire comprendre…comprendre quoi, bon dieu…Alors peut-être…Oui, peut-être faut-il que tu me tues, tu comprends ? Parce que te toucher, seulement cela…te servir de…je ne sais pas si…

La voix d’André vacilla, un peu plus grave, un peu plus lointaine et rapide.

- Me laisser la vie sauve, quand je suis déjà mort pour toi, que je crève à chaque seconde, tout de suite, à te regarder…tu ne comprends pas ?

Bien sûr que si…ou non…Du diable, qu’en savait-elle ! lui répondre détruirait un peu plus cette toute petite part de carapace subsistant encore, sous son sein gauche, en son cœur malade d’indécisions. …que dire…faire…ou éprouver…


- …la seule chose qu’il ne fallait pas ! Oscar bon dieu, regarde-nous! La seule chose que je ne voulais pas m’avouer. Que je m’étais interdit, toutes ces autres nuits à t’espérer. La seule, Oscar. Et puis…et puis tant pis, tu me tueras alors tant pis, je te le dis : l’amour, voilà ; je suis ridicule, un pantin, un monstre, et tu ne m’aimes pas mais tant pis, je te le redis très vite pour que tu n’entendes pas, peu m’importe : je t’aime, c’est tout, je t’aime. Oublie-les ces mots parce qu’ils ne sont pas importants, juste essentiels. Tant pis, je ne peux pas faire autrement, tu comprends ? Même ça je ne peux m’en empêcher…

Et il s’empara de ses lèvres, il les posséda, de manière très brève et passionnée.
- Pardon, Oscar, tu pleures…pardon mais ils auraient dû comprendre…

Encore, ses lèvres, uniquement.

- …leur dire à tous, à nous destiner l’un à l’autre, que cette nuit…cette…mais c’était impossible entre nous, te toucher…te…

La voix se brisa sur un nouveau baiser. Un baiser terrible, un baiser de nuit de bataille, de taverne, d’homme tendre et fourbu d’amour. Un baiser, puis un autre, un peu plus urgent, plus affamé de tendresse, d’offrande et maladroit, un troisième baiser pour seuls mots.
Oscar reçut tout cela les reins cambrés et le corps dur, les doigts vrillés dans ses paumes lorsqu’une langue détruisit sa détresse de femme-enfant, et de soldat. Lui donnant le coup de grâce à chaque mouvement de lèvres.

- Tant pis, ce n’est pas grave…balbutia t-il enfin, à bout de souffle tout contre la commissure de ses lèvres, tu ne m’aimeras pas. Mais garde-moi dans tes bras, …cette nuit, les autres, celles que tu veux, tant pis…


Même de cette façon, par la violence des envies, par quoi d’autre avaient-ils été menés ? Toujours brimés, façonnés contre leur gré, d’un même métal quand leur nature n’était que feu, et sensorialité. Oscar perdait la raison sous ces bras qui l’enlacèrent, brûlée par eux,…gémit sous cette douleur-là. Merveilleuse…sur ses joues, dans son cou, non plus contre son oreille mais ce petit bout de chair capté par une bouche si vitale à ses besoins.
Il parlait sans suite, les entrecoupa très vite de frôlements, de caresses, par cette ferveur qu’il avait d’elle.
Et Oscar le regarda enfin ce monde nouveau, ses yeux très loin et grands ouverts, en aveugle. Au-delà de l’épaule puissante, de ce corps inexorable qui se coulait contre le sien.
Ses joues de fièvre témoignaient celle qui se ranimait, au creux de son ventre, sans cesse plus mordante. A n’en plus pouvoir…Et il le devina, bien sûr.

- …comment pouvions-nous faire autrement ? exhala t-il en se penchant sur sa poitrine.

Les restes de tissu furent balayés. Tout comme les doutes, anéantis par la bouche voulant tous les secrets ; les dérobant, par consentement.
Sans un geste de recul, sans honte puisqu’elle ne voyait rien désormais. Oscar ressentait. Laissa se nouer les tensions délicieuses au creux de son ventre, dans sa gorge timide à exprimer le bien-être causé par les mains viriles venues brusquement en renfort agacer ses sens.
Elle devinait le regard posé qui de nouveau guettait chaque réaction, chaque cambrure et soupir, témoin des flammes qu’il se plaisait d’attiser. Et qu’il éprouvait lui aussi, par ses soupirs également, ses baisers…

Qu’il déposa entre ses deux seins androgynes, dessinant le galbe discret de ses doigts quand sa bouche honora sa longue silhouette d’éternelle adolescence. Contre son nombril, son vertigineux amoureux…et puis…
Jamais.
Jamais le soldat ne pourrait mourir. Oscar affronta la pure extase les yeux écarquillés, presque farouche, quand une bouche étrangère dérangea le peu de vêtement encore sur elle, des mains contre ses hanches, pour enfin, la vraie fièvre, à l’état brut, un baiser originel sur sa plus belle blessure.
La plus fragile, son sexe entrouvert embrassé sans fin, sans hâte, comme rattrapant le temps qu’ils avaient dévorés d’un appétit de fauves.

Elle crut exploser sous ce plaisir-là. A peine, partout, contre l’intérieur de la cuisse au plus délicat et sensible de la peau, sur sa chair intime, il l’embrassait sans s’arrêter jamais. Et à chaque pression de bouche posée à vif Oscar sentait monter le besoin primaire, dévastateur : l’envie de le voir, lui…

Ses mains bougèrent, difficilement, tant les décharges la terrassaient par à-coups mais ses doigts sveltes trouvèrent le chemin.
André frémit, surpris.
Il l’emplit d’un dernier baiser et se tourna à demi vers elle, offrit ce visage et la carrure qu’elle découvrait puissants, attirants...
Son regard s’abaissa.
Jamais elle n’avait pensé qu’il pouvait être « beau », jamais comme à cet instant, et devenir si brûlante à cette seule idée. Un coup plus fort sous son sein gauche. Une pulsation folle, par la vision impudique et superbe à laquelle son audace la poussait ; et qu’elle coupla d’un effleurement léger.


- Oscar, tu…ne te rends pas compte…ne fais pas…

Sa main fine découvrit le membre en érection, le toucha en totalité, augmentant d’autant le bouleversement mutuel. Elle se rendait compte, oui.
Ces gestes naturels, sans retenue d’aucune sorte Oscar les trouva d’une avidité surprenante. Excitant la puissance des instincts, les cherchant, même…elle mordit sa lèvre à sentir les doigts nerveux revenir sillonner la pulpe sensible de son sexe, d’une vigueur qui la poussa vers lui: à pleine bouche elle embrassa la peau d’une des épaules d’André, à la mordre, et remonta vers le cou et ses boucles sombres pour le respirer, son si bel amant…
Chaude, et trouble, cette odeur d’homme, un parfum concret d’amour physique fait de passion partagée, de quasi possession à s’en laisser pénétrer. A la rendre sienne. Oscar embrassa, sans savoir. Laissa aller l’empreinte tiède de sa langue dans un désordre de soupirs, d’endroits attirants si durs au toucher et tendres aux lèvres.

Elle le poussa contre le lit, yeux dans les yeux, aussi brillants, et fous l’un que l’autre, aussi voraces l’un de l’autre.
A son tour son corps se fondit contre celui qu’elle découvrait, soûle de sensations sans doute mais consciente, pour peu de temps. Une seconde, avant de plaquer sa bouche sur le ventre viril.
Un corps taillé pour elle, incapable d’être tout à fait dominé…

Féroce, André lut les dernières traces d’angoisse quand il reprit d’un coup de hanche l’ascendant et la maintint fermement, bras en croix, par les poignets. De toute sa force mâle, il lui dédia un sourire puis desserra sa prise et laissa courir ses mains, s’appesantit sur elle sans la contraindre. Pour, finalement, emmêler ses doigts étroitement aux siens.

- Tant pis pour nous, n’est-ce pas… Mais promets-moi de te souvenir un peu de ces mots stupides, du sentiment qui me brûle les tripes, et pas mon sexe Oscar. Ce n’est pas…ce n’est pas que du désir, souviens t’en, dans très longtemps peut-être, mais promets-le moi…de te souvenir que je t’aimais…

Il scella son trouble en enfouissant son visage dans son cou.
Exacerbant leurs envies, leurs reins se joignirent pour aussitôt s’éloigner en ces mouvements voluptueux, qui anéantissaient Oscar. Ses paroles, ses réponses…ce tourbillon infernal scandant ces mots « je t’aime » à n’en plus avoir de souffle. Les derniers mots, incompréhensibles.
Jusqu’à la rupture des voix lasses à se contenir, d’un coup le lourd tissu engonçant cette chambre sage se déchira. Peuplé de gémissements, de mots lascifs ourlés de soupirs, des mots de draps froissés et de peaux moites. Puis un cri léger de femme, quand l’amant se laissa glisser sur le côté.


- André… ! que…qu’est-ce que tu fais…gémit Oscar tentant vaguement de paraître inquiète, étourdie par les mots que son esprit répétait confusément, très loin.
Il était dans son dos, collé littéralement, tout contre. Son bassin devenu terriblement intime, soudé au sien…
- Je veux te faire l’amour, maintenant, et comme ça…
- M…mais je n’ai jamais…je ne…
- Je sais. Et je suis aussi vierge que toi…

Elle essaya de se retourner, quêta le dernier mensonge qu’il lui servait en le trouvant atroce, humiliant. Elle n’eut qu’une image floue, ses lèvres qui continuaient d’embrasser son épaule confusément, ses paroles toujours, et sa voix trop rauque pour masquer sa sincérité.

- …tu crois vraiment que j’aurais pu me perdre dans d’autres lits que le tien ? Oscar, déteste-moi, tue-moi selon tes désirs mais ça…je ne peux pas te mentir, c’est…toutes ces occasions, que m’importaient…je ne pouvais pas, comprends-tu…je les ai déshabillées, oui, et puis…j’étais fou à croire tout cela impossible, tu étais là…et je ne pouvais pas…N’aie pas de craintes, cette position adoucira ta première plainte et puis…et puis je veux que ce moment n’appartienne qu’à toi. Que tu ne me regardes pas…je veux que seules les sensations de ton corps te fassent se souvenir de cette nuit. Tes sensations, Oscar…pas moi…
- Mais je veux te voir ! André je dois te voir, il faut…
- Pourquoi ? Plus de volontés, juste ton plaisir. J’avais tort, oublie mes mots d’amour, je…juste ça, c’est tout…

Elle mordit violemment le drap pour étouffer sa double souffrance : blessure d’orgueil, futile, et blessure d’amour enfin béante. Elle eut mal, aima follement, le dit en griffant la main virile venue envelopper son sein. Et puis leurs baisers, encore, et puis…
Ses mots à lui dans son cou, des lambeaux d’amour même s’il s’en défendait ; ses coups de reins languides, en elle, et sa voix, son parfum. Serrée contre son bras, bercée, par son membre dur. André l’envahissait. Il avait raison…Pas plus grisant que de l’imaginer, le percevoir aller et venir, de ses hanches qu’elle avait honte de ne pas avoir regardées plus longuement tout à l’heure. Mais ses paroles, cet aveu…
Elle agrippa d'une belle fermeté le bras qui l’enserrait, le griffa jusqu’au sang tant les soubresauts orgasmiques commençaient à la secouer. Malgré la douleur, et ses blessures. Il rit sourdement, glissa un tendre « foutue lionne » dans ses mèches de cheveux collés en redoublant ses assauts.
Elle se voyait mourir, à chaque seconde, à tâtons le chercha lui et sa peau, lui intima l’ordre de venir encore, à tout vouloir, même la frénésie d’une force qu’elle croyait haïr.
Contraire à ses principes, son autorité…au diable, tout cela au diable ! Et les mots d’amour avec, oui…que dure toujours cette nuit.

Elle ne put contenir les nombreux cris ponctuant sa découverte, l’immense excitation qui s’enflait de démesures, dans son ventre. Longtemps, longtemps ainsi.
Ce frottement infernal eut raison de tout.
Elle ne put rien empêcher, et c’était si bon. Comme morte, respirant l’amour qu’il avait donné, inconsciente de ce qu’elle-même, lui avait offert.
Oscar se rejeta en sueur contre un des oreillers, l’empoigna pour museler les derniers cris d’une jouissance terrible.
Elle avait mal, et aucun bonheur ne pouvait s’exprimer plus fort. Puis elle éclata en sanglots.

- …va t-en, va t-en maintenant André, je t’en supplie…jamais plus je...

A peine si elle l’entendit répondre, d’une voix cassée.

- ..."jamais plus te revoir", c'est bien cela? Oui, évidemment, cela devait être comme ça…sans doute. Pas autrement entre nous....



Elle entendit le désordre du lit, les vêtements rajustés; et ses mots, ses foutus mots...

- ...tu as raison au fond, c'était impossible...je l'ai su, dès que je t'ai tenue dans cette ruelle. Nous sommes fous mais ce n'est pas notre faute, dis-leur. Ils n'ont jamais compris ce qu'ils faisaient, ils n'ont rien vu. Adieu Oscar, et n'oublie pas que...non pardonne-moi; je m'en vais. De cette chambre, de...ce reste qui nous fait si mal. Juste le plaisir, c'était cela tu sais, n'oublie rien au moins. Je me tais, je...

Le meilleur moment…l’instant valse-hésitation, la bénéfique ondulation le long de la colonne vertébrale à ne pas oser, le voulant si fort, et choisir enfin.


- Attends!


Elle dégagea son visage ravagé, comme dans un rêve avisa l’arme laissée là tout exprès.
Attendit qu’il relève les yeux et la fixe intensément, pas surpris face au canon qui l'ajustait de manière hasardeuse.

- Tu n’es qu’un lâche, laissa t-elle tomber froidement.


Il était beau, oui.
Elle ne put parler, pas tout de suite, quand il approcha ; elle détailla les marques de la bataille…la leur ? Des traces de sang, et de larmes sans doute à jamais ravalées. Fier André, lui et tous ses foutus mots.

Il vint tout près, la regarda, à demi allongée puis acquiesça.

- ...nous y voilà, enfin. Ma dernière heure. Cela devait se passer ainsi bien sûr. Personne ne te possédera jamais. Alors tire.
Elle releva le menton, lui lançant ce regard colérique si familier entre eux. Mais dieu que les mots étaient difficiles…
- Tu n’as pas le droit de partir, je te l’interdis !

Elle ne cilla pas, la vaillante rebelle, quand il étendit la main vers le canon de l'arme, la crosse, puis son avant-bras jusque sur la peau blanche de son sein, la pointe venant buter entre ses doigts. Penché au-dessus d'elle...
- « Tu n’as pas le droit… »
Tout chavirait, sa voix comme le reste.

- …Pourquoi, Oscar ?
Maudite question…dite par ces lèvres si séduisantes, pourquoi oui...

- ...parce que…avant, je voulais…, je veux...

Elle crispa ses mâchoires quand il écarta la menace dérisoire, à mieux venir la brûler de son souffle, vraiment tout près.

- Parce que je veux te voir, chuchota t-elle. Je veux te voir pendant…
- Pendant…quoi, Oscar.
- …l’amour, gémit-elle en abandonnant l'arme sur le lit, ses bras aussitôt noués autour de son cou. Pendant…l’amour…je dois te voir…

Elle affermit sa folle vanité : pas un instant elle ne fermerait les yeux. Jamais. Même quand il la serrerait contre lui, toujours, la porterait  pour l'étendre
devant le feu elle le regarderait, qu'il tiédirait ses joues, ses hanches de baisers, comme maintenant, son ventre. Son…


« A tes ordres…mon frère » murmura André en ouvrant la féminité du soldat, pour de ses mains reprendre les sulfureuses hostilités.



Une aube pareille aux autres, anonyme, une aube de lendemain de bataille.
Sans que personne ne connaisse jamais les tendres combats de cette chambre.

Seule la trace rouge, là-bas, sur le drap témoigna de la mort du Colonel de Jarjayes.






FIN














(Je viens un peu "polluer" cet espace, ça tiendra jamais de l'autre côté...)


MINNA 1= ...m'en parle pas! ici j'te l'ai dit c'est pas pour les momignards, pas les 1+1 deux pièces-cuisine, pas du calcul à la papa, c'est du vrai de vrai de la couille!! Terrible...ment crispant surtout, on est d'accord...


MINNA 2= rhaaaa!! mais heu!!


MINNA 3= rhaaaa!! mais heu!! (bis) C'est trop, toujours, ah lala...et juste (quand même, oui, mon Irma préférée) il me ressemble c'est vrai ce chapitre, dans le sens où décrire le sexe, ou plutôt l'acte sexuel comme une vaste mécanique de tuyauterie ne sera jamais mon truc...de l'amour, de l'organique (et de l'orgasme, zou) oui, oui, oui !! Et pourtant il faut aussi en passer par là, les liquides, tout ça, j'adore...mais sans cerveau, hein, chair triste quoi!
Bon pis, charmante indulgente, je ne fais que proposer des pistes...argh, ça me parait parfois tellement effleuré, survolé, survolté tiens aussi, un peu comme je le suis parfois, partant dans tous les sens...Mais tant pis, je rougis, voilà, t'exagère!


NINA = Merci beaucoup ma chère! Et j'espère bien qu'il ne ressemble pas au André qu'on "connait", c'est toujours mon but: faire quelque chose de différent, proposer des pistes oui, innover, dans la mesure du possible évidemment...Et vois-tu, je ne trouve pas que les autres chapitres soient si glauques que ça, ou même malsains, car à la base cet amour absolu et inconditionnel d'André contient déjà beaucoup d'aspects sombres et presque "anormaux" dans le sens purement psychologique. Certes Oscar est fascinante, sublime, parfaite et....nan, bien sûr qu'elle n'est pas ça du tout! Elle aussi a beaucoup de "noirceur" dans sa trop belle conception de l'honneur et du devoir, du sacrifice. Bref, j'ai aimé aborder la notion de la sexualité d'André comme humaine, dans leur contexte mutuel: une relation vraiment pas si lumineuse que ça...Et puis ce sont des adultes qui découvrent le sexe, pas des adolescents. Ils ont déjà un vécu émotionnel très lourd, l'un orphelin, l'autre fille-garçon, j'avoue qu'à partir de ces personnages ça m'embête profondément de faire un pur lemon style "je te soigne et on va jouer au docteur ok?" , c'est banal. (t'as vraiment raison Minna, j'adore le cérébral
!!! *sourire candide*). 
Pour moi la perversion malsaine viendrait de tortures ayant pour unique but de jouir de la faiblesse et de l'humiliation de l'autre. Or, ce n'est pas
l'intention d'André, par contre oui je voulais le montrer comme un passionné, un "outil" tiens, d'un amour bien plus grand que lui (je raffole de ce mot  en ce moment!) . Et la passion sexuelle qui en découle peut parfois utiliser des moyens...contestables, certes...:) Mais j'espère que cela reste ce que c'est, de l'amour...Les voilà mes ficelles! : l'amour, toujours l'amour....ahhhh ....


SOUPINETTE = oooOoh, ma p'tite chérie...:( Que dire, sinon que je suis honorée d'avoir  apporté
modestement un peu de réconfort, je t'embrasse très fort ma belle, vraiment...


ANON = MERCI ma belle, hihi c'est tout toi de vouloir savoir qui va mourir en baisant, j'te jure !!!! Oui mais nan, jetons un voile pudique (il serait temps!!) sur la suite, les pauvres ont besoin d'un peu d'intimité pour se reproduire à leur aise...Je ne vais pas te faire un dessin, n'est-ce pas huhuhu... Bisouuuuus!!


NEMESIS= OUI, tu as raison, l'état d'esprit était différent cette fois-ci...Ca expurge aussi d'écrire sur ça  (et de les lire, merci à toi ma charmante fée!), je vais même te confier un secret puisqu'on est entre nous: c'est souvent aux persos masculins que je fais dire ou vivre mes propres émotions. Je change quand même les situations hein...;) et les intensités - j'ai jamais attaché mon amoureux huhu! heuuuu...oui, bon -  par contre le fait d'oser balancer les sentiments comme des coups de poings, oui! Mais ce n'est pas toujours très féminin je trouve, enfin je ne sais pas. Arffff décidément ça va devenir un forum de psycho ici, j'arrête de me confier comme ça ! Une profonde révérence à toi belle demoiselle, et je crois que la prochaine fic essaira de te rendre de grands sourires, shhhh....mystère et dents d'vampire! Bises!

LAETY= Vos désirs sont des ordres, je souffle un peu (si, si juste un pti peu!) et je me remets à une prochaine! Peut-être pas du André...ou qui sait...il y aura en tout cas d'autres combats d'une certaine sorte, mmmmh... Damned, on ne se refait plus, à mon âge....l'amuuuuur yiiih! bisous ma belle, un grand, grand merci d'avoir laissé ce mot adorable.



Merci encore à toutes de suivre les chapitres parfois lonnnnngs à venir!! Et de ne pas vous impatienter ni vous inquiéter si je ne réponds plus en particulier à chacune par mail: dans le rayon "j'me la pète à fond" je prépare en fait le prochain Midem, qui est pour la musique ce que le festival de Cannes est au cinéma! (Quand je dis "je prépare" c'est pas moi qui organise tout, nan, je vais juste y présenter mon disque) . Alors c'est du sang et des larmes, je me dis que je serai JAMAIIIIIIIS prête, je dors plus, je mange plus, je...(ah si, ça je fais) mais voilà quoi! Je suis follement contente mais ça fait un peu le yoyo avec ce que j'aime vous montrer ici, comme quoi les retards ne sont pas  dus
QUE aux jolis culs des mecs!! 

Voilà, c'est une vaine tentative pour vous dire que je suis un peu sérieuse parfois...(hum!) Donc j'essaierai de vous répondre à tous et toutes, gardez la foi !!








 
 
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