6P Designs.Adapted by Rozam

   
 
  IV L'Heure blanche
 


   « Comme un frère… »





L’Heure blanche

Oscar connaissait déjà l’issu de ce combat intérieur. Hélas…et s’en voulut atrocement de ne pas être folle.

Parce qu’armer la pierre, créer la toute petite étincelle…éteindre le brasier martyrisant ses tripes, et toute chose dite et faite par cet ignoble inconnu, étendu là. Tirer…Tout en le contemplant, c’est elle-même qu’elle ne connaissait plus.
Ce secret elle l’avait laissé échapper, et ce vide, terriblement creux et nu la dépouillait de tout.
Tirer ! Et lui, si tranquille, si méchant que son cœur en battait trop fort.

Aucune douleur n’aurait raison de sa hargne, elle était légitime ; elle, était l’offensée…à vouloir prendre son envol, à chaque seconde de sa vie, grande, belle et royale.
Son âme rougeoyait au pied de ce lit, et la solitude ne l’avait jamais tant écrasée.

- Va t-en d’ici !

Il ne bougeait pas, à peine ouvrit-il ses paupières hypocrites sur l’eau verte de ses yeux. Moqueur, arrogant, tout allongé qu’il était… malgré ce canon lourdement posé contre sa tempe.

- Petite vaniteuse…

Sa main se crispa sur la crosse, prête.

- Tire donc, murmura t-il de son calme infernal, c’est ton arrêt de mort que tu signes. Tu avais raison Oscar, tu ne ressens rien. Hormis cette peur qui te noue les entrailles, et t’empêchera en ces heures non pas de venir là, dans ton propre lit mais dans la dérisoire prison si rassurante posée sur quatre pieds, là-bas. Enferme-toi bien fort dans ce fauteuil, car le loup rôde et est tout disposé à souffler sur ta vie de paille. A quel point les choses sont fragiles, pas vrai ! Si subjectives, si répugnantes, cohorte d’horribles mesquineries va ! Toi, tu es dans le vrai. Tu ne te commets dans aucune ornière, tu restes d’eau fraîche et pas d’amour car cela pue, et transpire. Continue donc de chier du marbre, Oscar ! Et si tu crois réellement que je vais te « toucher » encore, vas t’admirer dans ta glace et dis-moi si je puis m’en repaître, moi, l’infect, de ce militaire qui se déserte lui-même. Tu es vide, ton ambition te remplie peut-être et c’est une bonne amante, mais pas pour moi.
Tu ne m’impressionnes pas, Oscar. Toute armée que tu es.

Effroyable que cette frustration, sa vue s’en brouillait. Ou bien était-ce des larmes, mais non…
Menton crispé, tremblé, tout son corps lui faisait mal sous les gifles jetées d’une voix si posée et distante…ce n’était plus eux dans cette pièce, impossible ! Elle devait reprendre pied, maintenant, le choix, le choix encore et toujours, c’était maintenant et pas jamais. Mener sa vie, les gens, ses gens. Dominer André.


- Pourquoi ! cracha t-elle. Qui te donne le droit de parler ainsi ! Pourquoi m’as-tu touchée puisque je te révulse, pourquoi m’embrasser, me…mais comment as-tu osé !
Sa voix se brisa de colère, lézardée comme le reste de ses cuirasses, l’arme haute lorsque périssait ses certitudes.
André sourit, le détestable rictus…se mit sur le dos de cette « lascivité » qu’elle jugeait nouvelle et outrageuse, s’enferma du reste du monde.

- Je n’en sais foutre rien…murmura t-il de ses yeux clos.

Le drap repoussé, ses bras ouverts embrassant l’espace, carrure de démon…je te hais si tu savais, si fort…

Les joues rouges elle abandonna. Se replia la pauvre innocente assassine, transie de froid par la chaleur qu’il paraissait dégager, corps offert…ce drap, à peine posé révélant l’ombre, découpant ce plein qu’il avait là, insoutenable…


Elle regarda le feu pour oublier.


- Et bien dors ! lâcha t-elle, crois ce que tu veux après tout, quelles fadaises. Laisse-moi jouer les lâches si ça me chante, mais que m’importe ! En effet je vais dormir ici, dans ce fauteuil, loin de tes divagations. Tu n’es qu’un animal, André.
- Et toi noble statue, que la nuit te garde de tout outrage...celui du ridicule n’étant pas le moindre.

Elle ne put s’empêcher de revenir, regretta le pistolet abandonné même s’il fut inutile.

- Je…je t’interdis de dire que je suis de marbre, je…arrête de dire ça !
- Et bien…on touche là un point sensible semblerait-il…
- Et couvre-toi, tu es grotesque ! Je…parce que je refuse toute bassesse, je suis inhumaine ? Insensible ? Mais regarde-toi, à ton tour ! Te voilà avachi dans ce confort qui est le mien, à moi tu entends ! Tu n’existes que par moi, tu n’es là que parce que j’y consens, tu n…


Elle regretta ses paroles, trop tard, la flamme verte s’était allumée. Sombre et inquiétante, la braise de ses yeux couvait plus ouvertement que ce feu concret, bien petit soudain devant la masse qu’elle défiait. La peur, bon dieu…le seul nom qui lui vint pour définir son souffle inexistant quand, brusque, l’ennemi se leva. Sans une once d’hésitation, encore moins de pudeur lui laissant à peine le temps de rassembler ses forces, non plus que ses esprits, ou sa fierté absurde : elle entrevit la ligne glorieuse de la hanche, de la cuisse, d’un bassin vivant, à son insu, depuis tant d’années.
Pourquoi cette douleur de ne pas se sentir complète face à lui, jamais cela ne fut plus cruelle. Châtrée, et faible…

- Qu…que fais-tu maintenant ! bredouilla t-elle, et furieuse de bredouiller, et de se détourner à nouveau, de regarder partout sans rien voir avec dans le ventre l’angoisse incandescente de le savoir là.
Respirer, vivre, pourquoi cela devenait difficile dans cette pièce.

- Regarde-moi Oscar ! tonna t-il. Si tu l’oses regarde donc ton sujet et dis-moi, oui ose me dire que tout ce qui me constitue n’existe que par toi !
- Tu…est fou ! Couvre-toi, je…
- Et quoi, les statues s’évanouissent à présent ? Je croyais pour ma part qu’elles se brisaient lorsqu’elles sont lasses de l’existence, ou s’habillent de lierre et de mousse pour se faire oublier des hommes, vas-tu t’ensevelir toi aussi, te briser? Regarde-moi !
- Je t’interdis d…
- Cesse d’utiliser ce mot, Oscar, tu en uses contre toi-même bien assez comme cela. Interdire ! Mais interdire quoi mon pauvre frère, la vie ? Les sens, tes pulsions, et tes envies, interdites par ton seul bon plaisir ? Vaniteuse ! Et menteuse : regarde-moi et oses me dire que tu ne ressens rien ! Des « bassesses », Oscar ? Le corps, ce qui nous maintient, cette chair qui nous tend les reins, toi comme tous !

Brisée par sa propre volonté elle obéit, saignante.

- Et bien voilà, je te regarde ! hurla t-elle comme on débiterait des balles. Et je ne m’évanouie pas, tu es surpris, ho le beau courage ! Ainsi tu comprendras peut-être que je n’ai que faire de toi ! De…de..., sa bouche se fit pâteuse sous le coup de poignard douloureux et honteux de s’attarder, presque malgré elle, sur sa verge.
- J…que crois-tu ! Que j’en suis toute transformée par…tes sermons ? Je leur crache à la face si tu veux savoir ! Serais-tu pire que la peste que jamais je ne plierai devant toi, tu entends ! Ecarte-toi de ce fauteuil, je veux dormir !
- Ah oui ! Nous allons voir ça !

Elle n’eut plus de cœur mais cent, mille, battants chacun à l’encontre de l’autre, partout dans son corps en miette, tension larvée qui lui donna presque la nausée quand il avança. Parce que ce n'était pas possible. Elle se sentait perdre, et ce n'était pas possible...
Son mouvement, à elle, ce repli dérisoire encore fière à se croire hors d’atteinte de tout, jusqu’à oublier de se défendre, saisie, bousculée, prisonnière d’une carrure rude comme un canon, et puis projetée sur ce lit, ensevelie…meurtrie.

- Qu’est-ce que tu fais !! And…bordel de dieu !

Après. Seulement après elle se rendit compte qu’elle criait, lorsqu’elle fut muselée par la main large, oui, muselée mais pas sa bouche, juste ses mains. Tordues, soumises, ramenées au dessus de sa tête de gestes provoquants et secs, puis nouées par un des cordons arraché du baldaquin, liées étroit au sommet de ce lit indifférent et trop sage qui ne pouvait que gémir sous la bataille effrénée, évidemment perdue d’avance.
Et la peur enfin; étouffant ses non comme un poison fade, les lui rentrant au creux de la gorge. La peur blanche, osseuse, quand sur elle, sur son flanc et partout se pressa la sensualité vive de la chair nue.

Continuant longtemps, une minute ou une heure, à lutter et perdre la raison et ses forces oui, toutes ses forces.
Et puis plus de courage enfin, tel un jeune arbre consentant à mourir sous la tempête, puisque d’horizon, plus jamais...

Dominée par lui…
Tel qu’il était, l’une de ses jambes repliées sur le haut de ses cuisses pour la lester férocement de tous mouvements de rébellion. Torse contre torse.

- Regarde-moi ! haleta t-il au dessus d’elle. Et d’homme à homme prétend qu’aucune sensation ne traverse ce corps que tu nies !

Elle ferma les yeux, très fort.

- Tu as peur Oscar, dis-le !
- Non…, jamais…
- Mais n’avoueras tu jamais aucun sentiment face à moi !
- Non ! n…

Elle aurait voulu le retenir, ce gémissement de douleur indigne ; mais il serra encore les liens, l’ensevelit un peu plus et pire, pire que tout ne bougea plus. Pesant prédateur.

Le silence reconquit la chambre, seuls les souffles par saccades le dérangeaient. Une poussière que ce silence, déposée finement sur eux…et elle, brûlée par le fer de ces yeux.
Car trahi pas son souffle justement, elle sut qu’il contemplait son front, sa joue, l’autre puis brusque sur ses paupières, descendant encore…

- Tu plieras Oscar, murmura t-il enfin après un long moment ; et elle agonisa de le savoir juste au dessus de sa bouche.

La pression diminua un peu tandis qu’elle secouait négativement la tête et se détournait de ce qui pouvait l’être, c’est-à-dire de rien, s’étouffa d’un sanglot de rancœur et de frustration contre l’oreiller

- Je te hais tu entends, de tout mon être…s’étrangla t-elle.



Les mains sur ses poignets glissèrent, emportèrent brièvement le ruché de la manche et continuèrent ; tout comme le souffle, contre son menton, sa joue.

- Oh si, tu abdiqueras ; et pas devant moi, petite sotte. Mais face à la volupté que te dictera ton corps tu seras bien obligée de faire allégeance…
- Fumier…espèce de…la voilà ta perversion, avoir besoin d’attacher une femme ! Tu n’es qu’un impuissant, tu es comme eux, un…
- Attacher une quoi, Oscar ? Une quoi ?

Elle se mordit la lèvre, jusqu’au sang, ce qui fut vrai ; la blessure rouverte lui fit moins mal pourtant que l’aveu honteux .

- Tu quittes soudain notre monde ? ironisa t-il au-dessus de sa temps, là où moussait ses cheveux. Celui des vaillants mâles tous bardés d’acier et d’égoïsme ? Nous, insensibles et pervers tu ne nous aimes donc plus qu’elle tristesse…Ainsi te voilà femme soudain, quand cela t’arrange…que je devrais préserver, protéger, respecter…Foutaise Oscar, foutaises !

Un nouveau coup la terrassa. A peine si elle put parler, gorge sèche de hantise à comprendre ces murmures traînants sur sa peau.
Les consonnes se firent aiguilles, aussi blessantes que les mots qu’elles constituaient.

- Je n’ai pas envie de te respecter. Je n’en ai plus envie. Pas les « valeurs » que tu défends avec tant d’ardeur stérile en tout cas. De respect je n’en ai que pour cette vie, celle qui vibre en ce moment même  la poitrine que tu caches, et dans la mienne qui se cogne aux murs de cette chambre depuis trop de temps. Celle que nous avons entre les jambes, oui…et que tu crois immonde.
Cette vie emporte tout Oscar, à commencer les parfums sucrés, les mièvreries, les fadeurs entêtantes que nous vendent les romans de quatre sous. La vie, c’est cela, et pas autre chose!, et d’un mouvement cruel parce que sûr, déterminé, il étendit sa jambe et l’imbriqua de force entre les siennes.


Elle eut beau se cabrer, chercher à mordre, jurer, mais pleurer oh non, jamais ; seulement gémir de rage, les derniers cris que le fauve peut avoir, tandis qu’il pesait sciemment sur elle.

- Oui, ça ! Nu contre toi, t’étouffant de la chaleur de mon sexe que tu refuses de deviner, ici. Ferme les yeux si tu veux mais ne mens plus à vouloir te draper comme tu le fais dans l’ignorance. Ton corps, le sens, lui…

Elle tira sur les liens, maudit son réflexe stupide. Et ce diable, sur elle, qui devait en sourire.


- Détache-moi ! Ignoble ! Que la honte t’étrangle André, je te jure que je te tuerai pour tout ça ! Je te hais.
- Enfin, un sentiment ! Et te détacher il n’en est pas question. Pas encore. Pas avant que tu n’aies compris…
- M…mais comprendre quoi !!! et elle reprit ses efforts vains. Que tu n’es qu’un lâche, même pas une moitié d’homme ?!
- La volupté Oscar, seulement cela…

Les injures se tarirent, d’un coup, alors que la bouche d’André se plaquait presque intimement contre son oreille pour venir y verser…l’innommable.

- Le plaisir des sens, voilà ce que tu vas découvrir. Et si pour cela je dois te prendre de force à la fin de cette nuit, je le ferai. Oui…tu as beau te raidir, tu comprends parfaitement. Et tu en as une envie folle …tu ne le sais pas, tu ne veux pas l’admettre mais c’est ainsi, depuis tout à l’heure c’est de toi dont tu as peur. Depuis toujours.
Tu me demandais pourquoi je t’avais embrassée ? J’avoue que jusqu’à peu, je ne l’avais pas compris. Mais je le sais désormais… Excitante, désirable, tout ne cesse de me ramener à toi car tu te soustraits à l’essentiel. De moi, de tous les hommes. Ils te feront tous l’amour cette nuit sais-tu, et tu seras toutes les femmes que je désire. Oui…mon cher frère, car j’aime cette vie de fossé que tu rejettes de tant de bêtise, que je vais faire naître peu à peu…
- …je…j…je vais crier, je vais appeler…
- Crie si tu veux. Appelle-les oui, ces fous qui nous ont élevés ensemble comme deux êtres de même sexe. Appelle le monde entier à ta rescousse pour toute l’insensibilité que je crée, à être étendu sur toi ; et tu leur diras qu’elle infamie j’ai commise quand je t’aurais eue pleine, et douce, entre mes bras…
- Tu…es fou !
- Peut-être. Sûrement. Mais tu ne cries pas, tu n’appelles pas…Oscar.


Elle se noya dans les replis humides de larmes, mordit encore sa lèvre sous la vérité souffletée tout bas. Il effleura de sa bouche le lobe de son oreille.

- Car la vérité, tu en as envie de ces caresses interdites…avoue-le…
- Ordure…je te tuerai !
- Parce que tu me hais si fort, je le sais. Tant pis. Je n’en ai que faire de ces sentiments, vois-tu : la haine, l’amour…si je te caresse, ce ne sera pas de ces mots-là. Seulement de mes lèvres, et mon corps d’homme tenaillé d’un feu que tu ressens, toi aussi.
- J…jamais !
- Oh si. Je le sais, je le vois…il se tend, magnifique. Je le sens, et te sens toi ma chère si combative à la refuser cette sensualité infecte. Pourtant tu t’y brûles, tu la veux plus que tout. Oui je vais mettre ton cœur à nu, Oscar…mais pas maintenant, et pas comme ça.
- Tu…tu n’oseras pas ! Je te jure qu…
- Cette nuit m’appartient, Oscar. C’est elle que je viole pour le moment, que je vole au reste de l’humanité. Toi et moi, durant cette heure immobile. Toi que je vais regarder. Que je vais…toucher.

Il se dégagea.

- Alors tu devras me violer ! hacha t-elle de tout son dédain chauffé à blanc, inaudible car même ainsi elle partageait son souffle et c’était intolérable.


Il était là, deviné, et elle se força à détourner ses yeux d’une nudité impitoyablement attirante. Aucun répit. Pas une parcelle de son corps qui n’était martyrisée, renversée de feu secret, tourmentée. Comme si l’empreinte d’une main masculine, là, un soir de beuverie posé entre ses jambes, avait désespérément laissé une blessure la gangrenant de toute son anarchie.
Peur, peur d’elle-même, envoûtée par cette douleur, et brûlante, ce n’était pas elle !

Elle avait peur, oui. De la violence qui d’un coup s’était déchaînée, sans qu'elle parvienne à la combattre. Peur de lui. D’un homme qui la…désirait.
A chaque fois ce mot, de ne pas le croire vrai, que couplait un déchaînement inouï au creux de son ventre.
Sa tête roula, à l’opposé de la carrure à ses côtés.

- Je…je ne veux pas de tout cela…gémit-elle, honteuse de ne plus savoir crier, ni chercher à se dégager de cette monstruosité de lit qui béant l’avalait. Et ces yeux, l’observant d’une lueur maligne pour mieux tisser le piège qui étoufferait sa gorge…alors qu’à cet instant, la douleur physique de ne plus sentir la chaleur qu’il dégageait, devenait insoutenable.



S’abstraire de tout. Quoi qu’il fasse ou dise, elle nierait. Rien ne trahirait sa faiblesse de se sentir, pour quelques heures, non pas femme mais humaine…





A SUIVRE : L’Heure bleue…*





* Ce n’était pas prémédité ma Minna…mais voilà, encore une fois l’osmose nous rattrape : ce n’est pas la George d’Alfred mais de Frédéric à laquelle je pensais depuis longtemps ; évidemment…
Et donc, cette future « heure bleue » fait référence à la dernière note que jouait Chopin, celle qui concluait l’harmonie et se perdait hors le silence et le temps, « la note bleue »…la plus essentielle, la plus belle et fragile, car invisible.

Mais ce ne sera pas le dernier chapitre ! Après il y aura « l’Heure rouge »….hummmm.




 
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