6P Designs.Adapted by Rozam

   
 
  "comme un frère..."III
 




« Comme un frère… »


La chambre devenait immense, elle était l’univers : celui d’André. Juste parce que cette forme blanche s’y trouvait et qu’il ne pouvait cesser de la fixer, sans parler, sans plus obéir pour exister d’immobilité. Rester, rester pour qu’elle enrage…
Dans cet espace clos, André se sentit plus libre qu’il ne l’avait jamais été. Il n’avait pas envie de sourire, elle le voyait se moquer ; on l’accusait d’inertie, quand lui se préparait à combattre.

- Pourquoi cette colère, Oscar, si je ne suis dans le vrai ?
- Cesse de rétorquer, cesse de sourire ! tempêta t-elle.
- Je n’ai jamais souri…
- Effronté, tu oses le prétendre ! Tout comme tu serais prêt à jurer que tu n’as rien fait à l’instant ! Tu ne me soignais pas André, tu ne me soignais pas c’est faux ! Et je veux que tu l’avoues, que tu t’en excuses, je veux qu…
- As-tu détesté ?

Elle resta un moment la bouche stupide, qu’il ne la suive dans sa logique. Détester ?

- Tu étais inconsciente, et tu gémissais…Ton corps réagissait Oscar, mais toi…aimais-tu cela ?
- Qu…quoi ?!! Que veux-tu insinuer ! Re…retire ce mot immédiatement, je ne te permets pas de penser que…
- …que tu aurais, peut-être, éprouvé quelque chose. Ou plutôt, que ton corps ait senti quelque chose…
- Alors tu avoues ! triompha Oscar rouge de honte et le rire faux. Enfin tu reconnais avoir fait cette chose immonde !
- Ne cherche pas de nouvelles échappatoires avec ta colère de petit garçon. Tu veux que j’avoue ce que tu ne serais jamais prête à admettre pour toi-même : une faiblesse, c’est bien ça ?

Il avança, et le geste immédiat en réponse le renseigna plus qu’aucun discours : un pas de recul, un pas d’attente. En animal sauvage, prête à périr plutôt que d’être avalée toute crue, toute nue… ; elle avait peur, de lui et de ce qui s’était subrepticement allumé parmi ces draps humides.
Peur de cette vie, qui tout alentours pesait sur eux depuis tant d’années.
Pour André les conventions devinrent solides et plus concrètes que les boiseries sombres de la chambre, il se vit les tenant entre le pouce et l’index, cette petite coque de noix grandiose fendillée de toute part.
Combats, Oscar. Car je suis loin d’en avoir fini avec toi…

- Et bien oui j’ai fait cela Oscar! et vois-tu, je n’ai pas fait que te toucher…

Ses deux grands yeux furent comme des flaques, où stupeur et colère s’y diluaient simplement parce qu’elle se souvint, violemment, elle n’avait jamais cessé de se souvenir. Il en fut certain.
Parmi ce silence qui bruissait des murmures inquiétants il détailla les mots, les trancha bien net car ils étaient de chair :

- …je t’ai embrassée…Oscar.

…et sans lui laisser l’heur de réagir il marcha droit vers le broc d’eau froide posé derrière elle pour le seul plaisir de la frôler, comme une lame.
Il s’aspergea généreusement, autant pour s’absoudre des mensonges qu’il allait proférer que du sang noir maculant sa tempe et sa joue, jouissant à l’envie de la traînée de poudre répandue par ses actes futures.
Enrage, mon frère. Tu ne sais pas ce qui t’attends…


- Oui je t’ai très vaguement embrassée mais c’était une erreur, asséna t-il sans l’ombre d’une hésitation, la voix rude. Une erreur pénible, et pour toi et pour moi je te l’assure. Tu saignais comme un bœuf, tu gémissais des phrases incohérentes et le spectacle n’avait rien de bien engageant. Pas plus qu’il ne l’est maintenant, d’ailleurs. Regarde-toi, dans quel état ton orgueil t’a une nouvelle fois mené…Et moi aussi : j’ai l’air d’un diable décidément.
Sa main nerveuse prit un linge propre, examina au passage le bleu sur la pommette puis s’essuya avec toute la satisfaction de sentir monter la tension, derrière lui, tout autour d’eux, en eux.

- Je n’irai pas jusqu’à le qualifier de « répugnant », ce spectacle, mais ridicule assurément ; le cher Colonel transformé en garçon de foire un soir de beuverie, il y avait de quoi se moquer. D’une mesquinerie affligeante en tout cas, aurais-tu vu cela…fort dommage pour toi tu t’y vautrais de toute ton inconscience. Oui, bien dommage. On t’aurait aisément confondue avec l’un de ces soudards sais-tu. Proférant des injures de latrines, empestant l’alcool…magnifiquement grotesque, en tout point !
Il jeta un coup d’œil au petit miroir posé sur cette table de chevet.

Elle le fixait, blanche et pâle éternelle, son corps habillé de lambeaux rendus flous par la flamme triste des bougies…Tout paraissait à l’agonie dans cette pièce, prêt à se désagréger au moindre souffle mais pas cette violence dans ses yeux, un éclat proprement assassin qu’il fut heureux de rencontrer.

Par contraste à sa voix, frêle et dangereuse dans tout ce silence alors qu’elle tentait de mettre des mots sur le chaos qui vacillait sa réalité.

- Qu’as-tu dit…Ose…me le redire, et pas comme un lâche : bien en face. De tout ton visage de fourbe, André, bien en face…Qu’as-tu fait, répète-le que m’as-tu fait…


Soudain vif comme l’éclair il vira et vint près d’elle, à toiser son visage crispé, si raide qu’il aurait pu détailler chaque muscle. Si près, qu’il aurait pu l’espace d’une seconde, recommencer…
A la place de sa bouche il détailla ses yeux, puis pencha insolemment la tête.

- La belle affaire ! railla-t-il. Que voilà mon Colonel à nouveau dans ses grandes œuvres, la taverne ne lui suffit plus ! Il lui faut du mélodrame, du grandiloquent, de l’aveu contrit de domestique en robe de bure ! Mair regardez donc cette fierté outragée, parce qu’on la touche ! Parce qu’on la sauve, parce qu’on se fait chien à la traîner inconsciente, soudain on devient lâche ! Et bien oui Mon Colonel, qu’on vous les dise ces vérités infectes, bien en face, ces relents obscènes d’avoir porter un corps qui se brise dans les batailles, et qu’on répare, et qu’on touche et peut-être embrasse, oui ! Ou si peu, et même pas du tout à voir la stupidité qu’on met à nier l’évidence, ressentir quelque chose, quelle vilenie mon Dieu ! Un peu vaniteux…, ne trouves-tu pas ?

Elle tremblait, et restait immobile…juste sa voix, seule digue retenant encore ses pulsions. Insensible, inatteignable, elle qui se voulait de marbre, évidemment…

- Non, tu ne m’as pas « touchée »…


Le ton sourd pesa sur ce mot, il en comprit toute l’étendue telle qu’elle voulait l’en souffleter.


- …pas plus touchée que tu veuilles te présenter en belle âme, bien dévouée. Ce n’était rien d’autre qu’un geste ignoble, né certainement de perversions que tu te gardais bien de révéler jusqu’à ce soir, et malsaines. Ne me serais-je réveillée…qu’aurais-tu fait sans cela, André ? Dis-le !

Il haussa les épaules et sourit de manière provocante, négligeant de répondre.
Lui tournant le dos il reprit l’examen d’une blessure dont il n’avait que faire, parmi les mèches de son front.


- Tu t’es réveillée ma chère Oscar…non ? Mais si nous devons désormais imaginer ce qui se serait passé « si »… allons-y ! T’aurais-je mise toute nue, c’est cela que tu veux savoir ? jeta t-il avec une malignité consommée. Peut-être, oui, et peut-être que je me serais également déshabillé pour me frotter voluptueusement à toi, toute inconsciente que tu étais, te touchant partout au-delà de la décence. J’aurais mis tes seins à nu, je les aurais pris et embrassés, et j’aurais mis les mains précisément là, sur leur pointe, et…

La gueule du pistolet s’incrusta durement dans ses côtes.

Les mots qu’elle contenait avec tant de mal devaient sûrement ressembler à cela, tout de métal et d’impuissances, rejetés aux limites du déraisonnable puisqu’affrontant l’inacceptable.


Calme, il se tourna définitivement vers le drame de leurs deux vies. Et son regard se durcit, devint noir comme sa chevelure à contempler l’ardent fantôme de cette nuit dévoreuse de certitudes.
Et pas un battement de cil sur cette arme, non, l’autre l’intéressait infiniment plus ; celle tapie au creux de cette gorge blanche, sa parole muette, et celle réfugiée dans ses prunelles, et dans sa main bleuie d’efforts, dans sa poitrine étroite. Toute coutelée de partout, Oscar, pleines d’épines saignantes et rentrées en dedans. Qui blessent, mon frère ne le sais-tu pas, toi-même avant tout autre…



- Et quoi, le crime à présent ? C’est de cela dont tu as besoin pour mieux te sentir, et bien vas-y ! Mais peut-être aurais-je droit à quelque explication auparavant, ou mieux une injure…non,
pas même! Et pourtant n’est-ce pas là ce que tu voulais entendre, ce que tu voulais savoir ! tonna t-il brusquement.
N’ai-je pas dit exactement ce que tu souhaitais que je dise ! Que je toucherais au sacré évidemment, je ne suis bon qu’à ça, au temple que tu crois avoir entre les cuisses je l’aurais ouvert d’un coup de rein sans impunité aucune, hein mon frère ! Toi l’intouchable que j’aurais violée, t’aurais emplie tandis que tu te vidais de ton sang car je ne suis qu’un monstre d’homme, un phallus tout prêt à prendre ce qui lui revient, sans état d’âme, encore et encore, te déchirant de mes assauts, c’est cela ? Parle Oscar ! Joue donc les braves, puisque tu es la seule ici offensée, dis-moi enfin mes vérités à moi aussi ! Puisque c’est cela que tu penses de tous les hommes, de moi ! Non?

Son cœur cognait toute la chambre, cognait à tout rompre et lui seul l’entendait. Que lui prenait-il…grossier, violent, malheureux…
Vaux-tu tout cela mon frère ? Impossible de savoir pourquoi, ce flot de paroles crues, malhonnêtes ; je n’ai qu’une idée à présent, te heurter, te blesser…et plus fort encore que dans cette taverne, je veux que tu aies mal à en mourir, pourquoi…


Elle luttait ferme pour se contenir, sourcils presque rejoints et poing tendu tenant l’arme maladroite ; et cela paraissait tellement obscène, bien plus qu’un geste, dans un lit…cette arme dérisoire et terrible désormais entre eux.

- Sors d’ici…


Presque un murmure, à la place du tumulte des corps blessés.
Et son sourire amer en réponse.

- Avec le plus grand des plaisirs, dit-il aussi bas, aussi méchamment qu’elle. Même si je suppose que de sortir de cette pièce ne sera jamais suffisant, c’est de ton petit domaine dont il faut que je m’éloigne n’est-ce pas. Fort bien, cela me convient tout-à-fait.

Méprisant ce qui pour lui n’était qu’un jouet dans la main d’une enfant André repoussa le canon du pistolet, marcha vers les linges souillés et les humecta généreusement, les rinça. Puis d’une autorité qui lui-même le surprit, indiqua le fauteuil jouxtant la cheminée.

- Je vais partir, oui, mais certainement pas maintenant. Tu saignes encore, Oscar. Mets-toi ici. Je suis toujours ton serviteur ne t’en déplaise, il n’y a que ton père qui pourra me signifier mes gages. Sur ton ordre, peu importe, mais c’est à lui de décider. Tu vois, il existe quelque autorité supérieure à la tienne en ce bas-monde…il faudra t’y faire.
En attendant tu fais peine à voir cher pauvre petit frère. Pose donc cette arme et assieds-toi.
Et inutile de ne plus prendre tes grands airs, ajouta t-il en se tournant brièvement. Je te l’ai dit, tu es vraiment dans un état affreux et très peu attirant pour les perversions dont tu m’honores. Le sexe et le désir c’est autre chose ma chère Oscar. Continue de les ignorer, car en effet ce n’est pas pour toi. Cela ne le sera jamais, dieu merci… : vois un peu l’amante que tu ferais ! On te touche, tu nous tues. « On te touche »…rit-il brièvement de désinvolture, quel grand mot d’ailleurs ! Oublie tout, ma chère Oscar ! Les passions viles, les sensations, les voilà tes véritables ennemies, c’est elles que tu trucides jour après jour et avec grand talent. Que veux-tu de plus ? Tu es admirable. Alors viens t’asseoir.


De parfaite mauvaise foi, odieux… il savait tout cela et pourtant ce n’était pas encore assez, pourquoi !
Je ne fais que commencer cher frère, tant pis pour nous…


Mais Oscar se lança soudain, saisit son bras à le pincer et le fit pivoter pour, finalement, plaquer l’arme sur la carotide d’une grande force. Le jeune homme fut bien contraint de reculer jusqu’au chambranle de la cheminée, son regard provocateur coulant sur elle malgré un souffle presque coupé sous la pression.

- Fumier…siffla t-elle. Comme tu te crois fort, important…mais tu n’es rien. J’appelle, je clame et dénonce toutes tes pratiques sur moi, et l’on te rosse.

Malgré la douleur il se permit de rire.

- Après les balles, le bâton ? Il faudrait savoir…
- Arrête André, arrête !! Ne crois pas qu’il soit si innocent de me provoquer ! Je…je…je ne m’assiérais pas dans ce foutu fauteuil, plutôt mourir et me vider de mon sang, comme tu dis, que de me retrouver sous tes misérables attentions ! Je ne suis plus ton frère, tu n’es plus mon serviteur alors sors, de cette chambre ou cette ville et de tout ce que tu voudras, cela m’est parfaitement égal mais SORS !
- Pourquoi ? Pour quelques mots ?
- Parce que je te méprise, voilà pourquoi ! Profiter de ma faiblesse comme tu l’as fait, m’insulter, croire m’humilier par tes soi-disant bravades et puis t’en tirer de quelques phrases creuses. Tu te crois supérieur ? Parce que tu sais ce qu’est le sexe et les désirs ? Parce que la passion ça te connait, que toucher l’intérieur des cuisses est une belle et bonne chose ah ça, quel exploit !
Quel courage, quelle « noblesse » même emportant d’un coup la mienne, si fade.
Moi, m’offusquant qu’on me traite comme une traînée ou pire, une carcasse sèche et laide. Ah, le sexe ! Ce qui nous tient tous, auquel nous devons tous nous soumettre ! Et bien pas moi tu entends, jamais André !
Oui je refuse cette lascivité de caniveau, je refuse ce tragique amas de chairs poissant les draps, ces liquides, cette sueur répugnante, cette « beauté » de l’amour physique qui ne sont que d’organes et d’odeurs écœurantes, ces corps qui se touchent pour ne former plus qu’une chose désespérément palpitante, informe, je les hais, tu entends, ne t’en déplaise à toi aussi !!!


D’un coup elle relâcha sa prise, il en sortit étourdi.


- Parce que tu crois tout savoir, tout connaître, contrairement à ce petit colonel si ridicule, engoncé dans son pauvre petit uniforme de parade ! Parce que tout n’est que merveilles, à la Cour, et qu’il s’y amuse jour après jour bien sûr ! reprit t-elle titubant plus que marchant. Tout n’est que bal, amusement, et fastes ! Oh bien sûr, mais tous ces vins lourds qui leur montent à la tête, ces nourritures fortes, et pesantes, nourrissent autre chose que les corps, André. Les instincts s’en repaissent aussi, et ils baisent, tu entends, ils baisent comme des animaux ! Cela t’aurait plus, non, que cette orgie que j’ai surpris un soir, tu n’aurais pas détourné les yeux, toi ! Tu te serais délecté de ces jeunes garces à peine sorties de l’enfance qu’on prend à plusieurs, tu n’aurais pas été vomir comme moi sous cette odeur insoutenable, imprégnant jusqu’aux tissus bien après qu’ils fussent tous partis se vautrer dans d’autres horreurs. Tu aurais trouvé ça beau, sûrement ! Et bien pas moi tu entends, JAMAIS moi. On ne me « touche » pas en effet, sinon je tue ! Sinon je…


A court d’arguments sinon les larmes peut-être elle s’arrêta, le regard furieux et rougi. Lança son arme sur un siège, puis brandit un index dominateur.

- Maintenant sors. La porte est ici, tu t’en vas et je ne veux plus jamais te voir.


Quelque chose remua à l’intérieur d’André. Pas une compassion, il ne pouvait en avoir pour ce caractère. Mais…remué oui, telle une frustration de ne pouvoir la prendre, soudain, cette blessure qui ne se soignait pas.
Le gouffre des incertitudes…il était tout au bord, comme tous deux allongés un moment plus tôt, qui semblait déjà loin. Lorsqu’il avait fait ce geste insensé, s’approchant d’elle, de sa joue fraîche comme on goûte une eau sans fond. Petit frère…, qu’on voudrait cueillir entre ses bras, là, tout de suite, réchauffer et forcément toucher, tellement…

Il considéra ce linge stupide, gouttant sa main.

- Non.

Aussitôt dressée de toute sa fougue, le petit animal.

- Quoi ?!

Remué par ses paroles, seulement d’elles…et de l’espèce de désespoir sans nom oui, qui s’en dégageait. Seulement de cela. Que pourrait-il y avoir d’autre ? Un moment il n’y avait plus eu ce fantôme mais une innocence écorchée de toute part. Mais droite toujours, aussi fière qu’à l’accoutumée, serrée dans ce carcan de morale qu’elle nouait étroit dès son réveil.
Blessée…elle ne l’était pas d’entailles, ni de physique.

Quand lui brandissait ce linge…alors qu’il fallait cet autre remède auquel il pensait si fort, trop, depuis un instant ou des années.
Tant pis mon frère, ou tant mieux. J’irai jusqu’au bout et j’en paierai le prix.


Relevant la tête, il planta un regard aigu sur la silhouette confuse toute mangée d’ombres et de lumière.


- Je suis navré pour toi, que tu aies surpris ce genre de porcherie ; mais si à tes yeux ce dont tu me crois capable s’apparente à ceci alors en effet je partirais définitivement. Mais demain, je te l’ai dit.
- SORS D’ICI !!! hurla t-elle.
- Continue de t’époumoner si cela t’amuse, ameute au contraire toute la maisonnée. Accuse-moi. Fait mander ton père, et tu lui expliqueras la nature de tes blessures par la même occasion.
Lui dire que tu as été traîner ce soir dans un bouge en tes beaux atours de Colonel, lui détailleras toutes les règles de ton ordre que tu as enfreinte ce soir n’est-ce pas, tu feras état de tes exploits. A combien se montent les dégâts de la taverne également, qu’il te sommera de régler bien entendu, dette d’honneur, et dès demain sur ta solde de soldat de ses Majestés.
Qui ne pourront qu’être ravies de cet état de fait, à voir leur si probe et vertueux Colonel se commettre dans les estaminets emplis de racaille, sans raison valable sinon défendre sa susceptibilité! Mais ce n’est rien cela, tes hommes t’en respecteront puisque tu vas devenir comme eux pour un moment, des paillards imbibés de vin, seulement quelques semaines de mise à pied puis ils auront tout oublié lorsque tu reviendras.
Ton père mettre sans doute un peu plus de temps, mais qu’importe ? Tu auras la tête un peu moins haute certes, mais ta légendaire fierté saura bien s’en accommoder…non ?
Tu hésites ?
Décide, Oscar, mais moi j’ai sommeil. Et c’est ici que je vais dormir.
Dans ce lit.

- Qu…qu’est ce que tu fais, qu’est-ce que tu fais ! bredouilla t-elle d’une voix aigue sans plus songer à crier.

Et cela y ressemblait, pourtant.
Quand il se dirigea au-delà de ce lit à colonnes et prestement retira sa chemise, dos à elle.

- Je dors Oscar. Je suis fourbu. Et je suis blessé moi aussi. Pour ma part c’est le docteur Lassonne que j’irai voir dès l’aube, et payé sur mes propres gages ; tu vois, cela ne vous coûtera rien à ton père et à toi. Je dois avoir quelques côtes endommagées, je me suis battu plus que toi. Je me bats trop à cause de toi.

Et sans un regard pour ce frère de sang, il retira ses culottes, puis se glissa nu sous les draps.
Dos à elle.


- Sors d’ici, sors, je…je vais hurler, et peu import…Je t’interdis de faire cela, je…


Il se dressa à demi, prenant bien soin de ne pas prêter plus d’attention à ce débit devenu hystérique.
Aurait-il eu une peau d’écaille et des cornes qu’elle ne l’aurait pas regardé avec autant de répulsion ni de haine.


- Cela ne sera jamais pour toi, hein, que les sensations grossières. Et bien moi non plus. Si tu veux régler ta vie sur la puterie régnant à Versailles c’est ton affaire, et certes pas la mienne. Tout ça est très triste je te le répète mais toutes tes petites souffrances ne m’intéressent en aucune façon.
Tu les gardais pour toi ? Très bien, continue ! Tu l’as dit, les fouillis corporels ne te tenteront jamais, alors le problème est clos. A présent j’ai sommeil, il reste trois ou quatre heures avant l’aube, et je n’en peux plus.
Ce que j’ai découvert de toi ne m’intéresse pas. Ce que tu as dit de moi vaut une sentence. Et bien nous sommes des hommes raisonnables, comme tu le vois ! Alors, bonne nuit « mon frère », ironisa t-il en se calant bien confortablement.
Cachant bien soigneusement son visage bouleversé…



Qu’il recomposa vite, vite lorsque de quelques pas elle laissa peser son arme implacable au creux de sa joue…Et les siennes, toutes rouges comme le sont celles des enfants ayant trop couru alors qu’elle s’ingéniait à ne pas le voir ce drap, vaguement tombé sur ses hanches tandis qu’il se dressa, encore.

- Tire si tu veux, petit frère…se moqua t-il. Vas comme je le suppose te casser le cou dans ce fauteuil plutôt que de venir ici, à côté d’un homme que tu indiffères totalement. Mais tire donc ! Et laisse-moi dormir. Tu n’aurais jamais eu le culot de venir t’étendre ici, alors autant que j’en profite. Quatre heures délicieuses…Et comme tu vas veiller bien entendu, je prendrai garde à ne faire aucun bruit lorsque je partirai, toute engourdie que tu seras dans ta couche de torture. Tu vois, aurais-tu été plus femme que tu l’aurais ornée d’un sofa cette chambre ! A la place, ce bon vieux fauteuil Louis XVI, si subtilement austère et anguleux…restons fidèles à nos principes, hein, Oscar ! A toi l’ascèse sublime. Et moi…mmmh…moi les perversions des draps de lin…


Il prit à peine le soin de se couvrir, envoya un coup de poing dans l’oreiller trop doux et commença.


Entama la longue nuit, cette très longue lutte acharnée qu’il venait de se promettre.
Quatre heures ?
Tout un monde plutôt, l’univers…le sien.

"Oh par tous les dieux, oui tu vas voir à quel point je vais te soigner…comme un frère."





A SUIVRE… : L’Heure blanche.













Siiiiii mes p'tits chats, je suis là, je suis là  !! C'est juste que je travaille sur un gros projet, je vous en parle en août.....
Et puis je vous prépare aussi un site LO plus convivial, j'aime pô ce système de message qui fait masse (wouhha Bashung) et compote de prunes. Ca manque de viande en fait! On y croque pas assez  8)

Enfin vous verrez, surprises.
( Il veut même pas de mes messages trop long en plus, obligée de passer par ces chemins de traverses!)

ATLANTE===> OUI MAIS HEU en contrepartie j'ai bientôt fini la suite, alors, dis, que j'suis pardonnée ! J'y pensais depuis longtemps (et j'avais hâte d'y arriver crr)  voilà, pas tout à fait prêt mais quand même un petit peu.... (oui, ne relâche pas la pression, sinon je vais faire des journées de 27h au lieu des 35h actuelles  ) Bises mon insatiable préférée!

LO82=====> Arf, l'engueulade j'ai beaucoup pratiqué tu sais héhé! Mais je me suis calmée, enfin j'essaie...car c'est tout un art, ne JAMAIS sombrer dans la violence (enfin si, la "meilleure" évidemment) pour attiser tout ce qui bouge! enfin quand je dis "bouge"...ooops  tu auras compris hein.

ANON====> Filoute!! Tu voulais dire "quand MON homme est nu", c'est ça n'est-ce pas?? Car ton chum va commencer à se demander QUI est André...va avoir des doutes à force le pauvre chou, attention! Quand aux objets utilisés pour la suite.....Non...oserais-je??
hummm. Un poussin en plastique peut-être??
Bises à toi ma Dark!!

MINNA =====> ...ou dix? Comme les commandements Arfff non, neuf jamais vraiment tu sais bien...Sont-ils encore LO ces deux-là d'ailleurs! Ikeda, pardonne-moi...car je ne sais pas ce que je fais  ....Non mais vraiment, pas de neuf véritable, juste du nouveau et encore, qui change un peu des farces....Alors ravie que tu/vous suis/viez ces personnages un peu différents oui.

GHANIMA ======> aaaaaaaaah mais tu es un tantinet extralucide, aurais-tu (presque) deviné la suite???? Hiiii...pas impossible...en fait je m'interroge encore....aller jusque là, tu crois? Mmmh... pourquoi pas...Elle est déjà écrite. J'espère que cette suite ne sera pas trop rebutante en tout cas. Rien de gratuit (de sadique? voire!), mais...shhhh wait and see! Un grand merci à toi  ma Ghanima pour ce comment' finement observé, je t'embrasse très fort ma belle!

JACK====> Quoique gholam c'était mignon hihi, un petit côté Gholam la Barbare   8). Oui donc c'est rozam, et tes messages sont adorables vraiment, merci à toi! Aaaah je suis contente qu'il te plaise cet homme-là...et Oscar aussi (car il faut lui tenir tête à ce VRAI barbare d'André!) J'espère qu'elle te plaira aussi, cette vaillante emmerdeuse...(nan, pas moi hein, Oscar  ) Bisouuus mon cher Jack, ravie de te voir là.

YAEL ======> Nonnn, trop d'honneur  ! Il y a bons nombres d'aspects que je n'exploite pas (un tout p'ti peu manque de temps je le confesse) dans cette confrontation, ici c'est un instantané, un peu comme un café très serré sans sucre ni crème, punshy. Et c'est d'ailleurs pour ça que je disais "tourner" en rond, j'adore tant ça la rudesse de l'amour et des sentiments entre eux deux! Et j'adore cette image que tu donnes, c'est vrai, les forces contraires et destructrices. Complémentaires, car opposées (et tout en "doigté", ça s'adapte pas mal du tout pour ce qui risque de venir, oui ) Plus rien de restera debout dans cette chambre...ni entier! MERCI MA YAEL.

ATLANTE BIS =====> Nan, je réponds plus, fini, basta, closed    couic........




ps:
si, merci d'avoir bravé ce code-rubick's cube!! et zou, je retourne continuer de dessiner de jolis culs pour juillet, aussi....







 
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