Je n’ai rien prémédité.

L’épouvante vous tombe dessus sans votre accord en général, et je n’ai rien vu venir ; c’est là mon seul tort.

Enfin j’en ai beaucoup d’autres évidemment mais le principal fut sans doute d’avoir invité trop de gens, c’est l’inconvénient des crémaillères aussi : très vite on n’est plus chez soi.

Ça arrive par vagues, on essaye d’organiser la chose de façon rationnelle- les femmes vers l’évier et les hommes côté chiottes - mais rien à faire, tout vous échappe.

 

J’ai des amis qui se reproduisent à coup d’apéricubes au saumon.

 

C’est donc hier durant cette foutue soirée que tout a basculé, vers 0h37 pour être précis.

Je ne suis pas un garçon tatillon d’habitude, là pourtant ce fut le flash. Impossible d’oublier. La poussée d’adrénaline sous la certitude du carnage à venir et son lot de détails scarifiants, tout, tout s’imposa à moi par cette crue réalité qui vous fait monter la gerbe à la bouche.

J’ai su, soudain. Que je ne pourrai rien empêcher.

 

Combien de personne y avait-il ici ? Je n’essayais même plus de compter, j’avais déjà du mal avec le nombre de Martini que j’avais sifflé.

Entre les nanas qui se trémoussaient vers la fenêtre en chantant « I Will survive » sans tee-shirts et les mecs qui leurs jetaient des olives pour qu’elles enlèvent le reste, ceux par l’odeur alléchés d’apéricubes  au chèvre – au saumon c’était fini, d’où furieux concours de topless – qui arrivaient encore, j’avoue que la tête me tournait.

 

J’en perdais mon latin et un peu mon pantalon aussi, surtout à cause d’une blonde accroché à lui. Grâce à ma superbe constitution physique je traînais le tout jusqu’à la cuisine, et j’ouvris le frigo, à 0h37.

 

0h37…

Hébété, le regard vide, je contemplais le spectacle qu’offrait le néon blanchâtre…

 

L’horreur pouvait commencer.

 

 

A SUIVRE…